« Des impacts de balles sur le véhicule : le président équatorien sain et sauf après une attaque »

  • octobre 10, 2025
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Le président de l’Équateur, Daniel Noboa, a échappé à une attaque ciblée mardi, alors qu’il circulait dans le sud du pays, et ce, dans un contexte déjà tendu de manifestations indigènes. Selon des sources officielles, le véhicule présidentiel a été la cible de violences qui témoignent de l’instabilité croissante à laquelle le gouvernement doit faire face.

EN BREF

  • Daniel Noboa a survécu à une attaque sur son cortège, où des pierres ont été lancées et des tirs auraient eu lieu.
  • Des manifestations généralisées secouent le pays suite à la hausse du prix du diesel, entraînant des violences et des arrestations.
  • Le gouvernement a déposé une plainte pour tentative de meurtre et un enquête sur des actes de terrorisme est ouverte.

Lors de cet incident, environ 500 manifestants se sont rassemblés et ont commencé à lancer des projectiles sur le cortège présidentiel. La ministre de l’Environnement et de l’Énergie, Inés Manzano, a évoqué des
traces de balles sur le véhicule du président. Fort heureusement, ce dernier n’a pas été blessé.

Des vidéos diffusées par la présidence montrent des moments de panique à l’intérieur du véhicule présidentiel, alors que les cris de “baissez la tête” résonnaient.

Une plainte déposée

Les autorités ont commencé une enquête pour déterminer si le véhicule de Noboa a subi des tirs réels. Le cortège a été pris pour cible alors qu’il se dirigeait vers Cañar, une région andine. En dépit de cet incident troublant, le président a poursuivi ses engagements publics, condamnant sans équivoque ces actes violents. Lors d’un discours à Cuenca, il a déclaré que “ces agressions ne sont pas acceptables dans le nouvel Équateur”.

Noboa a affirmé que la loi doit s’appliquer à tous : “Nous ne permettrons pas qu’une poignée de vandales nous empêchent de travailler pour vous,” a-t-il ajouté.

La ministre, Inés Manzano, a confirmé que le gouvernement a déposé une plainte pour tentative de meurtre, suite à laquelle cinq personnes ont été arrêtées. Ces individus feront face à des accusations de terrorisme, une infraction passible de jusqu’à 30 ans de prison.

Manifestations tendues

Les tensions actuelles trouvent leur origine dans des manifs qui ont débuté le 22 septembre. Les organisations indigènes, notamment la Confédération des nationalités autochtones de l’Équateur (Conaie), protestent contre la suppression de la subvention sur le diesel, causant une augmentation du prix de 1,80 à 2,80 dollars le gallon (3,8 litres).

Cette mobilisation a déjà fait ses victimes : un manifestant indigène a été tué par balle, des militaires ont été retenus en otage et des manifestants ont été blessés. Un total d’environ 150 blessés, notamment parmi les civils, militaires et policiers, a été rapporté.

Ce n’est pas la première fois que la question des prix des carburants génère des troubles en Équateur. Des mouvements semblables avaient eu lieu en 2019 et en 2022, conduisant les gouvernements d’anciens présidents à renoncer à des hausses de prix.

Les communautés autochtones, qui représentent près de 8% de la population équatorienne, sont exacerbées par ces événements. Bien que le dernier recensement reconnaisse leur part à 8 %, certaines études estiment qu’elles pourraient représenter jusqu’à 25%.

Daniel Noboa, réélu récemment, tente de réduire les subventions au diesel pour alléger les dépenses publiques d’environ 1 milliard de dollars, afin de financer ses actions contre la criminalité organisée. Parallèlement, les forces militaires, sur ses ordres, prennent le contrôle des prisons et sont déployées dans les rues pour répondre à l’augmentation de la violence liée au trafic de drogue.

L’Équateur, situé entre la Colombie et le Pérou, est devenu un point névralgique pour le narcotrafic, ce qui entraîne des niveaux de violence alarmants. Dans ce climat de tensions, l’attaque contre le président Noboa soulève des interrogations sur la stabilité de son gouvernement et l’avenir du pays.