Attaque de l’Ocean Viking : SOS Méditerranée et l’équipage portent plainte en France

  • octobre 11, 2025
  • 1323 Views

L’ONG SOS Méditerranée, avec le soutien de sept membres de l’équipage français du navire Ocean Viking, a déposé une plainte à Marseille après avoir été la cible d’une attaque armée par les garde-côtes libyens en août. Lors de cet incident, plus de 100 balles avaient été tirées en direction du navire, suscitant des préoccupations majeures sur les opérations menées en mer Méditerranée, où tant de vies sont en jeu.

EN BREF

  • SOS Méditerranée dépose une plainte pour “tentative d’assassinat”
  • Plus de 100 balles tirées par les garde-côtes libyens sur l’Ocean Viking
  • L’UE mise en cause pour son soutien aux autorités libyennes

Le 24 août, l’Ocean Viking, en mission de sauvetage, avait des 87 personnes secourues à bord ainsi que 34 membres de l’équipage. Cette attaque, bien que sans blessés, est qualifiée par l’ONG de “violence inacceptable”, illustrant un nouveau niveau d’agression envers les missions humanitaires en Méditerranée.

Une “attaque d’une gravité exceptionnelle”

Marie Geoffroy, avocate des membres de l’équipage, a souligné l’importance de déposer cette plainte pour mieux comprendre les circonstances entourant cette attaque. Selon elle, il est crucial de faire émerger les responsabilités pénales de ceux ayant permis cette agression à l’encontre de sauveteurs. “Le dépôt d’une plainte contre X est nécessaire”, a-t-elle précisé, mettant en lumière les vulnérabilités des ong humanitaires lors de telles missions.

La mission de l’Ocean Viking est non seulement de sauver des vies, mais aussi de témoigner des atrocités subies par de nombreux migrants tentant de traverser la Méditerranée. Dans ce contexte, l’ONG déplore le soutien matériel de l’Union Européenne aux garde-côtes libyens, qui ont été impliqués dans plusieurs violences antérieures.

D’après SOS Méditerranée, le patrouilleur qui a servi à l’attaque est issu d’un programme européen de financement aux garde-côtes libyens. Ce vaisseau, récemment offert par l’Italie, soulève plusieurs questions éthiques concernant la coopération de l’UE avec des forces connues pour leurs violations des droits humains.

Cette dénonciation n’est pas isolée, car fin août, SOS Méditerranée avait déjà informé le public sur le même patrouilleur utilisé lors de l’incident, offrant un aperçu glaçant d’une situation de plus en plus tendue en Méditerranée.

La plainte déposée au parquet de Marseille vise à faire reconnaître les responsabilités des autorités libyennes, mais également de celles des États européens continuant ce type de coopération tout en étant conscientes des impacts dévastateurs de leurs actions. “Il n’est pas acceptable que l’UE finance et cautionne la violence”, a déclaré Sophie Beau, directrice générale de SOS Méditerranée.

Cette situation interpelle sur le rôle des institutions européennes dans le cadre de la migration. La possibilité de voir des acteurs étatiques condamnés pour leurs actions soulève d’importantes questions morales et juridiques quant aux droits fondamentaux des migrants, souvent oubliés dans le discours politique.

Dans ce contexte, il est essentiel d’aborder les défis humanitaires avec une conscience claire des conséquences des politiques migratoires, dont les répercussions sont souvent tragiques pour ceux qui cherchent simplement une vie meilleure.