Sarah Knafo avertie : un tweet sur une célébrité qui suscite des inquiétudes.

  • décembre 12, 2025
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Rappel à l’ordre de Sarah Knafo par la Cour des comptes

Sarah Knafo, eurodéputée de la liste Reconquête, se trouve au centre d’une controverse après avoir été rappelée à l’ordre par la Cour des comptes. Le 3 décembre dernier, elle a publié sur X (anciennement Twitter) un message faisant état de la possible nomination de Rémy Rioux, actuel directeur de l’Agence française de développement (AFD), à la tête de la Cour des comptes. Cette déclaration a suscité une vive réaction de la part de la juridiction financière, entraînant une convocation de l’eurodéputée devant le comité de déontologie de l’institution.

EN BREF

  • Sarah Knafo a été rappelée à l’ordre pour un message critique sur une nomination potentielle à la Cour des comptes.
  • Rémy Rioux, pressenti pour succéder à Pierre Moscovici, est au cœur de cette polémique.
  • La Cour des comptes a réagi en affirmant que la critique de Knafo est acceptable, mais non sous son statut d’eurodéputée.

Dans son message, elle a déclaré : « Rémy Rioux est pressenti pour prendre la tête de la Cour des comptes. Et, pour avoir servi un temps dans cette institution, je sais ce que cela implique. Avec cette nomination, la Cour des comptes ne serait plus un contre-pouvoir : elle deviendrait un complice. À croire qu’Emmanuel Macron a fait vœu de ne nommer que des socialistes à la tête des principales institutions du pays. » Ces propos, jugés excessifs par la juridiction, illustrent les tensions qui existent entre les institutions et la politique.

Knafo a également lancé des critiques sur la gestion de l’AFD par Rioux, l’accusant d’avoir contribué à l’endettement de l’agence à hauteur de 60 milliards d’euros. La Cour des comptes, de son côté, lui a rétorqué que « Sarah Knafo a tout à fait le droit de critiquer la Cour des comptes, mais elle ne peut pas se prévaloir de son statut pour taper sur la Cour et dire que c’est politisé. »

Il est intéressant de noter que le comité de déontologie pourrait recommander une sanction. Cependant, d’après une source interne, cette option semble peu probable : « Non, elle ne risque rien, juste un rappel de la règle. »

Des rappels à l’ordre fréquents

Sarah Knafo n’est pas la seule à subir des rappels à l’ordre. Des figures comme Julien Aubert et Najat Vallaud-Belkacem, aujourd’hui magistrate à la Cour, ont également été convoquées pour des manquements relatifs à la neutralité. Vallaud-Belkacem a récemment dénoncé un « gâchis financier » dans la politique migratoire, des propos jugés incompatibles avec son devoir de réserve. Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, a souligné l’importance d’envoyer un signal clair : « Les règles de déontologie à la Cour des comptes valent pour tout le monde. Je ne suis pas son copain, je suis son président. »

Cette série d’incidents soulève des questions sur la relation entre les institutions et la sphère politique. Les règles de déontologie semblent être mises à l’épreuve, avec des personnalités qui naviguent entre leurs engagements politiques, leurs responsabilités institutionnelles et les attentes du public. Les rappel à l’ordre de la Cour des comptes pourraient être interprétés non seulement comme des mesures disciplinaires, mais aussi comme des tentatives de maintenir une certaine distance entre le pouvoir politique et les organes de contrôle.

À travers ces événements, il apparaît que le rôle des personnalités politiques, même après leur passage à des postes clé dans des institutions, reste un sujet délicat, révélant des tensions persistantes qui méritent d’être approfondies et surveillées.