Les certificats d’économie d’énergie : taxe cachée du gouvernement ?

  • décembre 14, 2025
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Les certificats d’économie d’énergie : entre aide écologique et hausse des prix

Les certificats d’économie d’énergie (CEE) sont au cœur d’un débat vif concernant leur impact sur les factures des consommateurs. En effet, certains acteurs politiques, comme Jordan Bardella, président du Rassemblement national, affirment que ces certificats constituent une taxe déguisée, entraînant une hausse des coûts pour les particuliers.

EN BREF

  • Les CEE sont accusés d’entraîner une hausse des tarifs de l’énergie.
  • Créés en 2005, ces certificats visent à encourager les économies d’énergie.
  • Experts et institutions se questionnent sur leur nature : taxe ou aide ?

Ce mardi, sur la chaîne CNews, M. Bardella a déclaré : “Ces certificats sont une usine à gaz qui est bien pire qu’une taxe imposée par le gouvernement. Il y a un risque très certain de voir augmenter dans les prochains jours jusqu’à 6 centimes le litre d’essence“. Une affirmation qui n’a pas tardé à susciter des réactions, notamment celle de Roland Lescure, ministre de l’Économie. Ce dernier a répondu en qualifiant ces déclarations de mensonges et a précisé : “Soit il ne sait pas de quoi il parle, soit il ment“.

Les certificats d’économie d’énergie ont été introduits en 2005 dans le cadre des efforts pour promouvoir la transition écologique en France. Leur objectif est d’inciter les fournisseurs d’énergie à aider les particuliers et les entreprises à améliorer leur efficacité énergétique. Pour chaque aide apportée (comme le remplacement d’un système de chauffage), les fournisseurs reçoivent des certificats qui les protègent contre des pénalités s’ils ne remplissent pas leurs obligations en matière de réduction d’énergie.

Toutefois, une partie majeure du coût de ces certificats semble se répercuter sur le prix de l’énergie, notamment sous forme de hausses tarifaires. Myriam Maestroni, présidente du Fonds E5T, a précisé : “Une plus grande proportion de cette obligation va peser sur les vendeurs de carburant qui, bien sûr, puisqu’ils ont des marges parmi les plus faibles d’Europe, vont appliquer toutes les taxes, quelle qu’elles soient, sur le prix de vente“.

La Cour des comptes, dans un rapport publié en septembre 2024, a estimé que les CEE avaient causé une augmentation de 4 % du prix du carburant et de 2,9 % de l’électricité en 2023. Ce rapport soulève des questions sur le rôle du gouvernement dans la régulation de ces certificats, indiquant que “cela s’en rapproche un petit peu“. Nicolas Goldberg, consultant en énergie et environnement, a également soulevé des doutes sur la manière dont ces certificats sont perçus : “On peut s’interroger sur le fait que ce ne soit pas considéré comme une taxe“.

Bien que l’augmentation du prix de l’essence annoncée par M. Bardella pour 2026 puisse sembler légèrement surestimée, il reste un fait établi que les consommateurs auront à assumer une part de ce coût lié aux certificats.

Ce dispositif de certificats d’économie d’énergie, bien que nécessaire pour la transition écologique, soulève des interrogations sur son efficacité réelle. Les chiffres montrent que les coûts associés peuvent dissuader certains consommateurs de profiter des aides, contrebalançant ainsi les objectifs initiaux. L’opinion publique est désormais plus que jamais divisée et se demande si cette politique énergétique mérite réellement d’être maintenue dans sa forme actuelle.

En somme, la question des certificats d’économie d’énergie dépasse largement le cadre technique. Elle touche à des enjeux économiques, sociaux et environnementaux, révélant des tensions sur la manière dont la transition énergétique devrait se déployer sur le terrain. Alors que la France avance vers ses objectifs écologiques, ces débats continuent de s’intensifier, et les citoyens scrutent avec attention les choix stratégiques de leurs dirigeants.