Angers : renvoi du procès d’un triple meurtre en raison d’un “dysfonctionnement” judiciaire

  • octobre 14, 2025
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Ce jeudi, le procès d’Al Khawad Al Zine Sulaymane, un Soudanais âgé de 35 ans, pour un triple meurtre survenu à Angers en juillet 2022, a été renvoyé. Cette décision a été prise en raison d’une mention erronée figurant sur un document de la cour d’assises, qui faisait référence à une précédente condamnation à perpétuité de l’accusé, juste la veille du verdict.

EN BREF

  • Le procès d’un Soudanais accusé de triple meurtre à Angers a été renvoyé.
  • Une mention erronée sur une condamnation a semé le doute sur l’impartialité de la cour.
  • Les familles des victimes ont exprimé leur colère face à cette décision.

Le renvoi du procès a été demandé par les avocats de la défense, ainsi que par plusieurs parties civiles. Ils ont soulevé des inquiétudes quant à l’impartialité du président de la cour, Xavier Lenoir. En effet, lors de la lecture des documents, une mention annonçant une condamnation à perpétuité a été relevée, ce qui a semé le doute sur la capacité de la cour à rendre une décision juste.

« Cet élément est un dysfonctionnement que j’assume », a déclaré Xavier Lenoir, soulignant que cette erreur provenait d’un système de copier-coller appliqué lors d’une affaire précédente.

Colère des familles des victimes

Cette annonce de renvoi a profondément affecté les proches des victimes, suscitant des pleurs et de la colère. « On va devoir tout revivre », a-t-on pu entendre dans la salle alors que l’audience se levait. Ce sentiment de désespoir face à la répétition du traumatisme est courant dans des affaires aussi délicates.

Me Yassine Bouzrou, un des avocats représentant les parties civiles, a appuyé la demande de renvoi, évoquant la « suspicion légitime » de partialité du président. Il a insisté sur la nécessité de protéger les droits des victimes, craignant que des erreurs judiciaires puissent mener à un bénéfice injuste pour l’accusé, notamment concernant une éventuelle demande de remise en liberté.

À l’origine des événements dramatiques, Al Khawad Al Zine Sulaymane est accusé d’avoir, lors d’une altercation, tué trois jeunes hommes, âgés de 16, 18 et 20 ans, au cours d’une soirée d’été. Il fait également face à des accusations pour avoir blessé trois autres personnes et pour avoir agressé sexuellement deux jeunes filles cette même nuit. Un tableau tragique qui soulève des interrogations sur la violence dans notre société.

Ce renvoi illustre bien la complexité des procédures judiciaires, où chaque détail peut avoir des conséquences majeures. Dans un contexte déjà difficile pour les familles des victimes, cette situation ne fait qu’ajouter à leur peine. Il conviendra d’observer la suite de cette affaire, qui ne manquera pas de susciter un intérêt médiatique et social, tant elle illustre des enjeux profonds liés à la justice et aux droits humains.