« Brigitte Macron qualifie des femmes de “sales connes”, la gauche et féministes réagissent »

  • décembre 14, 2025
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Propos de Brigitte Macron : quand la féminisme s’invite dans le débat public

Venez d’être secoué par les propos tenus par Brigitte Macron lors d’une vidéo diffusée par le magazine Public. La Première dame a qualifié les féministes qui étaient présentes au spectacle d’Ary Abittan de « sales connes ». Un terme qui a provoqué un tollé général, tant parmi les personnalités politiques que les associations de défense des droits des femmes.

EN BREF

  • Brigitte Macron a qualifié des féministes de « sales connes ».
  • Les réactions des politiques et militants ne se sont pas fait attendre.
  • Un mouvement sur les réseaux sociaux a vu le jour avec le hashtag #salesconnes.

Cette vidéo, mise en ligne lundi soir, montre Brigitte Macron avec l’humoriste avant son spectacle « Authentique » aux Folies Bergères, sur fond d’un climat tendu. Les propos échangés incluent des remarques concernant des interruptions par des militantes féministes. « J’ai peur (…) de tout », confie l’humoriste, avant que Brigitte Macron n’affirme : « S’il y a des sales connes, on va les foutre dehors, surtout des bandits masqués ».

Réactions des féministes

Les réponses à ces mots ont été virulentes. Le collectif Nous Toutes, qui est intervenu lors du spectacle, a exprimé son profond choc. Précisant « Nous avons été extrêmement choquées et scandalisées », l’association a vite réagi en lançant le hashtag #salesconnes, lequel a rapidement pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux.

En effet, en quelques heures, plusieurs centaines de publications ont émergé sur Instagram et X (anciennement Twitter). Parmi elles, une intervention marquante de l’actrice Judith Godrèche, qui a déclaré : « Moi aussi, je suis une sale conne. Et je soutiens tous.tes les autres », illustrant ainsi la mobilisation contre l’insulte.

Appels à des excuses

La classe politique a elle aussi pris position. Manon Aubry, députée européenne de la France Insoumise, a exprimé son indignation : « On a commencé par les droits des femmes, ça termine en les insultant. Il est temps que le couple Macron s’en aille. » De son côté, Aurélie Trouvé, députée de Seine-Saint-Denis, s’est prononcée pour des excuses de la Première dame, soulignant que « cracher à la figure de toutes celles qui se sont battues contre les violences sexuelles et sexistes est inacceptable ».

Une défense controversée

D’un autre côté, des voix cherchent à nuancer les propos de Brigitte Macron. Prisca Thevenot, élue Ensemble pour la République, a défendu la Première dame : « Ces happenings à répétition lassent et n’aident en rien la cause qu’ils prétendent défendre. […] Est-ce qu’on peut aussi respecter ce non-lieu ? », a-t-elle interrogé, évoquant le non-lieu prononcé par la justice dans le cadre de l’affaire Abittan.

Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a également commenté la situation, admettant que bien que les termes pouvaient ne pas convenir, l’agacement suscité par une interruption de spectacle était compréhensible. Néanmoins, elle a évoqué une nécessité de civilité dans le débat public.

L’entourage du président a justifié ces propos comme une critique à l’égard de la méthode jugée radicale des militantes. Mais ce rappel à l’ordre n’a pas effacé les tensions et les blessures ouvertes par cette déclaration.

Ce dernier événement témoigne d’une fracture au sein du dialogue sur le féminisme en France, faisant émerger des questions sur le respect et la reconnaissance des luttes menées par de nombreuses femmes. Quel futur pour le soutien à la cause féministe dans le climat actuel ? Cette question reste ouverte.