Cher : 30 ans de prison pour un homme reconnu coupable du meurtre de sa partenaire

  • octobre 10, 2025
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Condamnation pour meurtre près de Bourges

Mercredi dernier, un homme de 57 ans a été condamné à une peine de trente ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Cher. Il a été reconnu coupable d’avoir tué sa compagne, Corinne P., en avril 2023, puis d’avoir incendié leur domicile situé près de Bourges.

EN BREF

  • Stéphane Johnson a été condamné à 30 ans de réclusion pour le meurtre de sa compagne.
  • Le corps de la victime a été retrouvé dans un domicile incendié le 29 avril 2023.
  • Johnson a livré plusieurs versions contradictoires tout au long de l’enquête.

Lors du procès, l’avocate générale a requis une peine de sûreté de vingt ans, exhortant les jurés à n’avoir « pas l’ombre d’un doute » quant à la culpabilité de l’accusé. Elle argumentait que Johnson, étant le seul présent lors des faits fatals, était nécessairement l’auteur de ce décès tragique.

Le corps de Corinne P., âgée de 64 ans, a été découvert le 29 avril 2023, sur son lit, dans leur maison incendiée, à Dun-sur-Auron, une petite commune du Cher. La victime, qui a été officiellement identifiée deux mois plus tard, partageait sa vie avec Stéphane Johnson depuis quatorze mois.

Des faits troublants

Le jour de l’incendie, Stéphane Johnson était introuvable. Sa capture, quelques jours plus tard, à Toulouse (Haute-Garonne), a révélé des éléments troublants. En effet, les gendarmes ont retrouvé dans son véhicule une arme à feu et plusieurs cartouches, éléments qui ont conduit le parquet de Bourges à ouvrir une enquête pour homicide volontaire.

Malgré ses assertions de non-implication dans la mort de sa compagne, Johnson a présenté plusieurs versions contradictoires au fil des interrogatoires. Initialement, il a reconnu avoir provoqué l’incendie, mais insistait sur le fait qu’il n’était pas responsable du meurtre. Dans un premier temps, il explique avoir vu sa compagne se blesser et refuser de se rendre à l’hôpital, affirmant l’avoir découverte sans vie dans la baignoire.

Par la suite, il a modifié son récit, déclarant avoir déplacé le corps sur le lit pour « préserver sa dignité » en y mettant le feu. Pourtant, ces déclarations ont été mises à mal par le témoignage d’une ancienne maîtresse, qui a révélé que Johnson lui avait confié avoir tué Corinne d’un coup de fusil.

Une intentionnalité troublante

Pour la partie civile, représentée par Me Eugène Bangoura, il a été argué que l’accusé avait brûlé le corps afin de le rendre « inexploitable pour la médecine légale ». Cette intention délibérée soulève des questions sur le mobile de son acte, mais aussi sur l’ampleur de son désespoir.

La tragédie de Dun-sur-Auron rappelle une réalité sociétale préoccupante : celle des violences conjugales. Chaque année, un nombre alarmant de femmes perdent la vie sous les coups de leurs partenaires. Ce drame, bien que singulier, s’inscrit dans un tableau beaucoup plus vaste, soulevant la nécessité d’une prise de conscience et d’une action collective pour prévenir ce type d’agressions.

L’affaire de Stéphane Johnson pose ainsi des questions fondamentales sur la violence dans les foyers et le besoin essentiel d’accompagnement pour les victimes, souvent retenues dans des relations toxiques. Les membres de la société civile et les institutions doivent s’unir pour favoriser un environnement où chacun peut se sentir en sécurité et respecté.