David Lisnard : Le service militaire, une expérience formatrice à ne pas idéaliser

  • décembre 12, 2025
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Le maire Les Républicains (LR) de Cannes, David Lisnard, a récemment partagé des souvenirs marquants de son service militaire, vécu entre 1993 et 1994. Cette expérience, qu’il qualifie de formative, l’a conduit à réfléchir sur le rôle de la défense et le patriotisme en France.

EN BREF

  • David Lisnard évoque son service militaire comme une expérience formatrice, mais pas idéalisée.
  • Il prône un retour du service militaire pour renforcer l’esprit patriotique chez les jeunes.
  • Lisnard envisage un service militaire de trois mois, universel et en uniforme.

David Lisnard, dans ses souvenirs, commence par décrire son rôle en tant que canonnier dans l’armée de terre, déployé d’abord en Normandie, puis à l’école militaire où il a servi dans le domaine de l’information. Ses mots ne laissent pas de place à l’idéalisation : « En caserne, nous n’avions qu’un Famas pour six, et cinq d’entre nous devaient se contenter de fusils datant de la guerre d’Algérie. » Cette amère réalité illustre les inégalités sociales qui peuvent se reproduire au sein même de l’institution militaire.

Les anecdotes qu’il partage révèlent également l’atmosphère particulière qui entourait cette période. Il se remémore un moment où, avec un camarade, ils ont décidé de faire le mur pour se rendre dans un bistrot. Cette escapade, bien sûr, ne passa pas inaperçue, et ils retournèrent avec une sanction disciplinaire. Toutefois, un autre souvenir lui laisse une empreinte plus positive : celle d’un réveillon de la Saint-Sylvestre, où, en tant qu’observateur, un officier de haut rang vient lui rendre visite. Ensemble, ils échangèrent sur la littérature et la géopolitique pendant toute la nuit.

Un retour du service militaire proposé

Pour Lisnard, le service militaire n’est pas qu’une simple expérience d’apprentissage, il le considère comme un outil essentiel dans la formation des jeunes. Il défend l’idée d’un retour du service militaire, qu’il envisage comme une mesure nécessaire pour « aguerrir individuellement de nombreux jeunes Français » et développer l’esprit patriotique lié à la défense. Son projet se base sur un cadre bien défini : « Il doit être universel, court pour des raisons financières – d’une durée de trois mois ? – en caserne et en uniforme. »

Lisnard insiste sur l’importance d’une préparation militaire pour chaque citoyen français, qui serait un moyen de renforcer le sentiment national et d’augmenter la capacité du pays à dissuader d’éventuelles attaques extérieures. Selon son approche, cette formation ne viserait pas uniquement une préparation physique, mais aussi une éducation aux valeurs républicaines et à la solidarité.

Vers une prise de conscience nationale

L’argumentaire de David Lisnard repose sur un constat sociétal largement partagé : la jeunesse actuelle semble parfois déconnectée des notions de patriotisme et de responsabilité civique. Il propose donc cette initiative comme un levier pour favoriser un véritable engagement citoyen. Lancer une telle réforme pourrait avoir des répercussions bien au-delà de la sphère militaire, touchant les fondements mêmes de l’identité nationale.

La question qui se pose alors est celle de la mobilité et de l’adhésion de la société française à ce projet. Mettre en œuvre un service militaire pourrait nécessiter des ajustements en termes de budget, d’infrastructures et d’approche éducative. En parallèle, l’âge d’engagement ainsi que les modalités de participation pourraient être repensés pour intégrer tous les jeunes, quels que soient leurs horizons sociaux.

La réflexion de David Lisnard s’inscrit dans une quête plus large : celle de rassembler des citoyens autour de valeurs qui transcendent les clivages. Ce retour au service militaire pourrait être l’occasion d’unir les forces autour de la défense nationale, tout en renforçant les liens sociaux au sein de la communauté.