Le maire d’une commune démissionne après cinq mois d’absence à Tahiti sans prévenir

  • décembre 13, 2025
  • 1334 Views

Philippe Petitqueux, l’ancien maire de la petite commune pyrénéenne de Formiguères, qui compte moins de 500 habitants selon l’Insee, a récemment choisi de déléguer la plupart de ses attributions à ses adjoints du conseil municipal avant de s’absenter pour un voyage à Tahiti entre le 6 et le 7 juillet. Ce départ, justifié comme une quête d’affaires visant à établir un parc d’accrobranche similaire à celui qu’il gérait dans la commune voisine des Angles, a suscité de vives réactions. Serge Vaills, son premier adjoint, a expressément partagé ces éléments avec l’AFP.

EN BREF

  • Philippe Petitqueux a démissionné, laissant Formiguères sans maire.
  • Un nouveau maire devrait être désigné dans les quinze jours à venir.
  • Le préfet a mis en lumière des dysfonctionnements au sein du conseil municipal.

Ce départ n’est pas un incident isolé en soi, mais plutôt l’aboutissement de plusieurs dysfonctionnements au sein de la municipalité. Serge Vaills, 63 ans, a mentionné que 25 employés des services administratif et technique de Formiguères avaient démissionné durant le premier et unique mandat de M. Petitqueux. Cette situation illustre une réalité difficile pour une commune de cette taille, où les ressources humaines sont déjà limitées.

Les conséquences d’un départ précipité

Suite à ce départ, la commune a connu une période de flottement de deux mois. Serge Vaills a réussi à maintenir le fonctionnement des services municipaux dans un contexte difficile. En mi-octobre, le préfet des Pyrénées-Orientales, Pierre Regnault de la Mothe, a été informé de la situation critique. Il a adressé un courrier à Philippe Petitqueux pour obtenir des éclaircissements sur l’état de la municipalité.

Dans sa démarche, le préfet ne s’est pas limité à la simple demande d’explications. Il a également souligné que « un maire durablement empêché d’exercer ses fonctions peut être exclu du bénéfice de ses indemnités », une remarque qui a semé le trouble au sein de la commune. Bien que M. Petitqueux ait quitté son poste, il continuait de percevoir ses indemnités, ce qui a provoqué des tensions supplémentaires parmi les résidents.

Lors d’un entretien ce mardi, il a donc décidé de présenter sa démission au préfet, qui l’a acceptée. Ce revirement marquera probablement un tournant dans la gestion de la commune, déjà éprouvée par de nombreux défis. Les élus en place doivent maintenant faire face à l’importance de trouver rapidement un suivi en matière de gouvernance.

Une nouvelle dynamique pour Formiguères

Le conseil municipal est désormais appelé à élire un nouveau maire dans un délai de quinze jours. Ce processus n’est pas seulement une formalité; il s’agit d’une étape cruciale pour la réinstauration de la confiance entre les citoyens et leurs élus. La situation actuelle impose un réel besoin de réformes et de renouvellement dans la gestion locale.

Dans ce contexte, les membres du conseil municipal devront se montrer particulièrement vigilants. Ils pourront réfléchir à des solutions innovantes afin de stabiliser les services municipaux. L’accent sera mis sur l’amélioration du climat de travail pour remédier aux départs répétés des employés. La communauté locale, qui a déjà traversé une période tumultueuse, mérite au moins de voir ses élus engagés et déterminés à revitaliser les relations à l’intérieur comme à l’extérieur de la commune.

À l’heure où Formiguères attend un nouveau souffle, il est essentiel de rappeler que les petites communes ne peuvent prospérer sans une direction forte, cohérente et réellement à l’écoute des citoyens. Ce changement de maire pourrait être une opportunité de réévaluation et de renaissance pour la commune.