
Éléonore Caroit, secrétaire d’État en charge du développement, vient de conclure une première visite officielle en Italie, marquée par des échanges riches sur les enjeux d’aide au développement. Le sommet du Grand continent, auquel elle a assisté, a également permis de rassembler divers acteurs européens autour d’une réflexion commune sur les défis contemporains. Dans ce contexte délicat, la responsable souligne l’urgence d’adopter des solutions novatrices face à la hausse des tensions géopolitiques.
EN BREF
- Éléonore Caroit a souligné l’importance d’une aide au développement ciblée en Europe.
- La rencontre au sommet a permis de discuter de la sécurité et des enjeux économiques de l’Ukraine.
- Le français se classe désormais comme la cinquième langue la plus parlée au monde, avec une forte croissance en Afrique.
Lors de son séjour à Rome, Éléonore Caroit a rencontré des organisations internationales, telles que la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) ainsi que le Programme alimentaire mondial. Elle a également échangé avec des représentants de la communauté française et d’artistes, témoignant d’une volonté d’intégration culturelle. La décision de participer au sommet du Grand continent, qui se déroulait simultanément, s’inscrit dans une démarche de solidarité et de dialogue enrichi, face aux incertitudes géopolitiques.
Les discussions tenues lors du sommet ont mis en lumière des tensions croissantes, notamment en raison de la guerre en Ukraine et du rôle agressif de la Russie. Éléonore Caroit a fait état d’une ambiance de réalisme lors des échanges, précisant que « c’est lors de forums comme celui-ci que peuvent émerger des solutions ». Elle a insisté sur le fait qu’une approche en matière de développement est aussi essentielle à la paix, tout en plaidant pour un investissement prévu à long terme dans les pays concernés.
Au cours de son voyage, la secrétaire d’État a également croisé le vice-ministre italien chargé du développement, abordant ainsi les nouveaux budgets d’aide au développement ainsi que le plan Mattei pour l’Afrique. Ce plan, selon elle, pourrait influencer à la fois l’économie italienne et bénéficiant à des nations en difficulté. Toutefois, elle constate que ces politiques sont souvent sujettes à critique en France, notamment de la part de certains partis politiques comme le Rassemblement national.
La visite de Volodymyr Zelensky à Paris a également révélé l’importance que les pays européens, dont la France, accordent à la nécessité d’unir leurs efforts pour soutenir l’Ukraine face à l’agression russe. Éléonore Caroit a souligné le fait que tout ce qui concerne l’Ukraine doit se faire en concertation avec les Ukrainiens eux-mêmes. Il est vital de reconnaître que le chemin vers une paix durable est entravé par l’attitude du Kremlin.
Abordant les enjeux du budget, la secrétaire d’État a mentionné une diminution potentielle de 700 millions d’euros dans la prochaine loi de finances, tout en affirmant sa détermination à défendre les financements nécessaires pour les organisations internationales. « Il est crucial de prioriser les actions et d’augmenter notre impact », a-t-elle déclaré. Cela soulève néanmoins des interrogations sur la capacité de la France à maintenir son influence dans un contexte international de plus en plus complexe.
« Si vous construisez un pont, que vous aidez un pays à sortir de sa dépendance aux énergies fossiles, vous êtes déjà en train d’investir. »
Éléonore Caroit
La question linguistique a également été abordée. Éléonore Caroit a défendu la position du français, qui reste la cinquième langue la plus parlée au monde avec une croissance anticipée significative dans les prochaines années, notamment en Afrique, où se trouvent près de 60 % des locuteurs. Malgré sa relative dévalorisation dans les institutions européennes face à l’anglais et à l’allemand, la langue française conserve un rôle essentiel dans le développement de politiques internationales.
En parallèle, la secrétaire d’État a reconnu que la France doit continuer à entretenir des relations solides avec les sociétés civiles des pays partenaires, permettant ainsi un meilleur développement économique tout en préservant l’influence de la francophonie. La notion d’aide au développement ne se limite pas à des actes isolés ; elle doit être comprise comme un investissement dans l’avenir, créant des relations durables et bénéfiques pour toutes les parties.
Alors que l’Europe évolue dans un contexte de tensions croissantes, les choix et les efforts mis en place maintenant détermineront l’impact futur sur la paix et la stabilité du continent. Éléonore Caroit a rappelé que chaque action entreprise vers l’aide au développement est un pas vers un avenir commun, plus pacifique et solidaire.

