
Son nom a été officiellement annoncé, mettant fin à plusieurs jours de suspense. Ce vendredi 3 octobre, à 11 heures, Maria Corina Machado a reçu le prix Nobel de la paix. La cérémonie s’est tenue à l’institut Nobel norvégien, à Oslo, suivant la tradition établie. Cette distinction récompense son combat acharné en tant que chef de file de l’opposition vénézuélienne, elle qui vit dans la clandestinité depuis les dernières élections présidentielles dans son pays.
EN BREF
- Maria Corina Machado reçoit le prix Nobel de la paix 2025 pour son engagement en faveur des droits démocratiques au Venezuela.
- Elle subit une répression depuis les élections présidentielles marquées par des fraudes.
- La situation socio-économique du Venezuela continue de se détériorer, avec 60 % de la population vivant dans l’extrême pauvreté.
Le comité Nobel, composé de cinq membres, a pris cette décision lors d’une réunion conclue lundi dernier. Dans son discours, il a mis en avant le fait que le prix, accordé à l’ancienne députée de l’Assemblée nationale vénézuélienne, fait écho à ce qu’il considère comme un « champion de la paix ». Au total, 338 candidats, comprenant 224 personnalités et 94 organisations, étaient en lice cette année.
Maria Corina Machado, opposante à Nicolas Maduro, voit son travail inlassable pour les droits démocratiques du peuple vénézuélien récompensé. Cette reconnaissance internationalement célébrée lui permet de souligner l’enjeu fondamental de sa lutte : la transition PACIFIQUE de son pays, actuellement sous un régime dictatorial.
« Mon souhait est de construire un pays avec des opportunités égales pour tous »
Menacée d’emprisonnement depuis que Nicolas Maduro a annoncé sa victoire lors d’élections controversées, Maria Corina Machado nous a accordé un entretien l’an dernier. Elle y affirmait :
« Collez-moi celle qui vous arrange. Mon souhait est de construire un pays avec les mêmes opportunités de réussite pour tous, des institutions démocratiques solides et des habitants tous égaux devant la loi. »
Son idéal d’un système éducatif performant et d’une liberté de commerce forte constitue la pierre angulaire de sa vision.
Élevée dans une fratrie de quatre sœurs, cette ingénieure avait alors insisté :
« L’exercice de la citoyenneté implique la défense permanente de la liberté. »
« La situation va changer ! »
D’un caractère libéral et pragmatique, elle a exprimé sa frustration face à la situation actuelle de son pays, en proie aux ravages du chavisme. « L’extrême pauvreté touche 60 % de la population », déclarait-elle, ajoutant que « un tiers des Vénézuéliens a fui à l’étranger ».
Machado rappelle que le Venezuela, jadis l’un des pays les plus riches d’Amérique latine, souffre aujourd’hui d’un déclin alarmant, comparable à des pays comme Haïti. Elle interpelle également les autorités françaises et européennes, leur lançant un appel à agir pour défendre les valeurs démocratiques.
Dans son entretien, elle a partagé son parcours, passant de son diplôme d’ingénieure industrielle à ses débuts dans l’humanitaire, en visitant des centres pour enfants abandonnés. La répression politique imposée par Maduro soulève une forte opposition chez les Vénézuéliens. Elle rappelle que le président est maintenant poursuivi pour crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale.
« La situation va changer ! »
a-t-elle affirmé avec conviction, anticipant un dénouement favorable.
Donald Trump déçu ?
Cette récompense pourrait ne pas plaire à l’ancien président américain Donald Trump, qui, obsédé par l’idée de recevoir le prix Nobel de la paix, avait à maintes reprises mis en avant ses mérites dans ce domaine. Il précise avoir joué un rôle dans la résolution de plusieurs conflits internationaux, se vantant de ses capacités à mettre fin à des guerres, notamment entre l’Inde et le Pakistan.
Trump avait aussi annoncé sa capacité à conclure la guerre en Ukraine en moins de 24 heures, mais sans succès, tout en se félicitant d’avoir permis la signature d’accords entre Israël et le Hamas.
À travers cette victoire, Maria Corina Machado ne fait pas seulement briller son nom, mais aussi celui d’un peuple en quête de justice et de libertés. C’est un pas important vers la reconnaissance internationale de la lutte pour la démocratie au Venezuela.