« Le PSG c’est le Parc et le Parc c’est Paris. » Cette phrase, souvent reprise par des candidats aux municipales à Paris, pourrait prendre tout son sens sous l’initiative d’Emmanuel Grégoire, membre du Parti Socialiste. Ancien premier adjoint d’Anne Hidalgo, il a récemment proposé un plan ambitieux pour un « Nouveau Parc des Princes » dans un entretien accordé à L’Équipe. Ce projet marque un tournant marquant dans la politique locale, avec une éventuelle mise sur la table de la vente de ce stade historique, actuellement sous la responsabilité de la Ville.
EN BREF
- Emmanuel Grégoire propose la vente du Parc des Princes pour garantir l’avenir du PSG.
- Des conditions strictes sont envisagées pour conserver l’identité du stade.
- Le projet comprend un développement urbain autour de la Porte de Saint-Cloud.
Cette proposition constitue un virage à 180 degrés par rapport à la position d’Anne Hidalgo, qui s’était toujours opposée à la cession du stade. Emmanuel Grégoire a exposé deux options pour le Conseil de Paris : une location-fiducie sur le long terme ou la vente directe du Parc. Il a affirmé avec conviction : « Donc oui, Maire, la vente est une option que je proposerai au Conseil de Paris. »
Un projet urbain global
Une telle cession ne se ferait pas sans conditions. Emmanuel Grégoire a ainsi précisé que si le stade devait être vendu, il faudrait s’assurer que le PSG demeure au Parc. Parmi les conditions suggérées, une clause obligerait le Parc des Princes à rester un stade de football en extérieur, même en cas de cessation d’activité ou de faillite du club. De plus, la Ville disposerait d’un droit de préemption en cas de revente du club. Notons également qu’aucune marque associée ne pourra être accolée au nom du Parc, auquel les Parisiens sont particulièrement attachés.
Au-delà de l’agrandissement du stade, Emmanuel Grégoire envisage également un projet urbain d’envergure. Celui-ci se concentre autour de la Porte de Saint-Cloud et vise à créer un lien plus fort entre la ville et son club. Il décrit ce plan comme étant à la fois économique, écologique, social et sportif. Dans ce cadre, une couverture partielle du périphérique serait envisagée pour permettre la création d’un grand jardin.
Un espace commercial distinct
Concernant la zone multiculturelle qui englobe le stade Georges André, une cession sous forme de bail d’occupation serait à l’étude. Cela permettrait au PSG de développer des activités économiques supplémentaires, dimensions essentielles pour accroître ses revenus. Emmanuel Grégoire n’hésite pas à rêver d’un musée du PSG sur ce site, un pas vers la réalisation du projet « PSG land » tant espéré par les dirigeants.
Les infrastructures sportives seraient également respectées, avec des projets pour des gymnases, un dojo et une salle polyvalente. Les bénéfices générés par ce projet seraient affectés « au sport de proximité et à la rénovation d’équipements sportifs à Paris », comme l’a promis Emmanuel Grégoire.
Un dossier politique explosif
Ce nouvel angle d’approche intervient dans un contexte où le dossier du Parc des Princes s’est enlisé depuis plusieurs années. Les discussions entre la ville et le PSG, entamées en 2018 pour l’extension de l’enceinte, ont été rompues fin 2021. L’ancien adjoint, qui gérait alors les discussions, avait déjà souligné que le club conditionnait cet agrandissement à la vente du stade. « C’est à ce moment que la discussion a déraillé », a-t-il rappelé, faisant référence aux critiques formulées par des élus parisiens concernant la Coupe du monde au Qatar.
Face aux refus persistants de la Ville, le PSG a accéléré son projet de déménagement. En juin dernier, le club a identifié deux sites potentiels pour son nouveau grand stade : Poissy dans les Yvelines et Massy dans l’Essonne, un développement qui suscite l’inquiétude d’Emmanuel Grégoire. « Le PSG à Poissy ? Ça n’existe pas », a-t-il affirmé fin septembre.
Avec son projet du « Nouveau Parc des Princes », Emmanuel Grégoire espère briser ce cercle vicieux. Il aspire à maintenir l’identité du Parc, à embellir la Porte de Saint-Cloud et à offrir un avenir à grande échelle pour le PSG tout en restant à Paris. Il envisage cet aboutissement dès 2026, mais pour cela, il lui faudra convaincre non seulement les élus du Conseil de Paris, mais également les dirigeants qatariens du club, et plus largement, les Parisiens lors des prochaines élections de mars 2026.