
Le mercredi 10 décembre 2025, Nicolas Sarkozy a fait sensation en présentant son livre “Journal d’un prisonnier”. Ce récit de ses trois semaines d’incarcération à la prison de la Santé, consécutives à sa condamnation pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2007, est bien plus qu’un simple témoignage. C’est aussi une occasion pour l’ancien président de faire entendre sa voix sur des questions politiques brûlantes.
EN BREF
- Nicolas Sarkozy présente son livre “Journal d’un prisonnier” sur son incarcération.
- Il prône l’union des droites, y compris avec le Rassemblement National.
- Ce revirement marque un tournant dans sa carrière politique et soulève des interrogations.
La librairie du 16e arrondissement de Paris a réuni une foule enthousiaste pour cette dédicace. Sarkozy, en fidèle orateur, a fait des déclarations qui ne sont pas passées inaperçues. Au détour de ses réflexions, il a clairement décelé un rejet du “front républicain” face à l’extrême droite, déclarant ainsi : “Le chemin de la reconstruction ne pourra passer que par l’esprit de rassemblement le plus large possible, sans exclusives et sans anathèmes.”
Ce plaidoyer en faveur de l’union des droites suscite à la fois admiration et controverse. Une de ses admiratrices a exprimé : “Je pense qu’avec Marine Le Pen, il serait très bien. Avec le RN, ça irait très bien”. Un changement de ton qui peut laisser perplexes ceux qui se souviennent de ses critiques acerbes du Rassemblement National par le passé.
En effet, il y a moins d’une décennie, Sarkozy déclarait avec fermeté qu’il n’accepterait jamais un accord avec le Front National, sur la base de désaccords profonds sur des questions de société et d’économie. “Moi, je n’accepterai jamais un accord avec le Front national… parce que je n’aime pas la façon dont Madame Le Pen parle des autres Français,”</cite a-t-il dit en 2015.
Qu’est-ce qui a donc motivé un tel retournement de veste ? Une réponse de son entourage indique que “l’extrême gauche est plus dangereuse que l’extrême droite.” Une analyse que partagent certains de ses partisans, qui estiment que le Rassemblement National pourrait bien être la clé d’une victoire électorale à venir.
Les héritiers de Sarkozy au sein des Républicains, bien que moins enclin à s’exprimer publiquement sur le sujet, laissent entrevoir des réflexions similaires. Une cadre de ce parti a confié en coulisses : “Il anticipe la victoire du RN et il veut se placer du côté des vainqueurs.” Ce raisonnement vise à élargir le champ d’action de la droite pour mieux se préparer aux enjeux futurs.
Selon Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique, Sarkozy semble adopter une stratégie claire : “Sa théorie, c’est qu’on ne peut pas gagner tout seul. Si quelqu’un de la droite veut revenir au pouvoir, il doit ratisser large et ouvrir les bras au Rassemblement National ou à toute forme d’extrême droite.”
Dans son ouvrage, Sarkozy exprime également sa volonté de peser sur les prochaines échéances électorales. Son message est clair : il anticipera les prochains défis et intégrera des acteurs clés du paysage politique français, même ceux d’horizons différents.
Ce revirement stratégique est révélateur de l’évolution de la scène politique en France. Avec une droite en quête de nouvelles alliances et d’une image renouvelée, chaque mouvement est décisif. Ainsi, Nicolas Sarkozy remet sur le devant de la scène une question cruciale : jusqu’où ira l’union des droites pour regagner des électeurs ? Le prochain scrutin pourrait apporter des réponses très attendues.

