Dans Le Journal d’un prisonnier, paru ce mercredi chez Fayard, l’ancien président de la République livre une critique acerbe envers l’animateur de Quotidien, mais également envers l’émission elle-même.
EN BREF
- Nicolas Sarkozy publie un livre sur son incarcération et ses réflexions
- Il critique Yann Barthès et l’émission Quotidien pour leur traitement de son affaire
- Sarkozy salue le soutien de certains journalistes, dont Jean-Michel Aphatie
Le 21 octobre dernier, Nicolas Sarkozy a été incarcéré à la prison de la Santé après avoir été condamné pour son rôle présumé dans le financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Cette incarcération a été l’occasion pour l’ancien président d’écrire Le Journal d’un prisonnier, un ouvrage dans lequel il relate les 20 jours passés derrière les barreaux et exprime son malaise par rapport à la manière dont il a été traité par les médias et la justice.
Dans son livre, Nicolas Sarkozy ne cache pas son indignation envers Yann Barthès, l’animateur du talk-show Quotidien. Il mentionne notamment une intervention de Jean-Michel Aphatie, en la qualifiant de digne et courageuse. Sarkozy écrit : « Jean-Michel Aphatie prit ma défense au nom de ses principes et de ses convictions », tout en précisant que ce dernier n’est pas particulièrement connu pour être en sympathie avec lui. Il ajoute qu’Aphatie a eu le mérite de défendre les valeurs légales, faisant écho à une jurisprudence qu’il jugeait violée.
« Il considéra que la loi avait été doublement violée. D’abord, par un jugement incohérent dans son raisonnement comme dans ses décisions. Ensuite, par une sentence d’incarcération provisoire qui ne respectait aucun des critères requis. »
En revanche, sa critique à l’égard de Yann Barthès est beaucoup moins tendre. Il souligne ce qu’il perçoit comme une vulgarisation de l’information, ainsi qu’une tendance à mettre en lumière seulement les aspects sensationnels de sa vie. Selon Sarkozy, ces journalistes, et notamment Barthès, se plaignent de l’impunité à laquelle ils sont habitués, tout en ignorant les coups qu’ils distribuent à ceux qu’ils critiquent.
La Défense de Nicolas Sarkozy par certains journalistes
Un autre moment fort du livre est sa mention du journaliste Franz-Olivier Giesbert, qui a défendu Nicolas Sarkozy avec fermeté après sa condamnation. Sarkozy raconte que Giesbert a ouvertement critiqué le traitement judiciaire dont il a été victime, allant jusqu’à faire un parallèle audacieux avec l’affaire Dreyfus, ce qui démontre une certaine gravité et une solidarité professionnelle.
« Ses convictions étaient si heurtées par l’attitude des magistrats qui m’avaient jugé que cela déclencha en lui une véritable rage de me défendre. »
Ce passage illustre la tension qui existe entre figures médiatiques et contextes juridiques, où le rôle du journaliste peut parfois entrer en conflit avec les normes de la cour. Sarkozy rappelle que tout cela se déroule dans un milieu où la pression médiatique est omniprésente, ce qui ne fait qu’accentuer le sentiment d’injustices perçues.
Ce récit, à la fois personnel et politique, offre un éclairage nouveau sur la vision de Nicolas Sarkozy concernant les médias et sa relation tumultueuse avec eux. En s’exprimant de la sorte, l’ancien président ne cherche pas seulement à se défendre, mais également à remettre en question les normes établies du journalisme et à inviter à une réflexion sur les valeurs de vérité et d’honnêteté dans les débats publics.