Nicolas Sarkozy se livre sur sa vie en prison : « Comment en suis-je arrivé là ? »

  • décembre 12, 2025
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Dans son ouvrage intitulé « Le journal d’un prisonnier », Nicolas Sarkozy nous plonge dans son expérience de détention à la prison de la Santé. Ce récit cache un regard introspectif sur une période de sa vie qu’il décrit avec une précision troublante. Il aborde non seulement ses passe-temps, mais également les défis émotionnels liés à son environnement carcéral, tout en révélant un régime alimentaire peu varié. Les extraits de ce livre, qui a vu le jour quelques semaines après sa condamnation, ont été diffusés par divers médias, notamment Europe 1 et Le Figaro.

EN BREF

  • Nicolas Sarkozy décrit son incarcération et son quotidien dans son livre.
  • Il évoque des réflexions profondes et son alimentation en détention.
  • Actuellement, il attend le jugement de la cour d’appel de Paris.

À son entrée dans la prison de la Santé, Nicolas Sarkozy, ancien président de la République et homme politique emblématique, n’a pas tardé à partager ses impressions. Lors d’un entretien accordé à Paris Match, il s’est confié sur le contenu de son sac, donnant un avant-goût de son expérience. Le 6 décembre dernier, alors qu’il s’apprête à publier son livre, il dévoile les détails de ses trois semaines de détention. « Je fus frappé par l’absence de toute couleur. Le gris dominait tout, dévorait tout, recouvrait toutes les surfaces », écrit-il dans son ouvrage, dont l’édition est assurée par Fayard.

Des prières et de l’écriture au quotidien

Le premier jour de son incarcération, Nicolas Sarkozy se souvient de s’être agenouillé pour prier. « C’est venu comme une évidence », confie-t-il. Ses prières étaient, dit-il, l’élément qui lui apportait un certain réconfort durant cette période difficile. Dans son livre, il raconte avoir longuement prié pour affronter l’injustice qu’il ressentait. Les discussions dominicales avec l’aumônier de la prison constituaient également un moment d’échange précieux.

Le 25 septembre, il a été condamné en première instance à cinq ans de prison avec mandat de dépôt, assorti d’une exécution provisoire pour association de malfaiteurs, ainsi qu’à une amende de 100 000 euros. Suite à cette décision, il a immédiatement signalé son intention de faire appel, avec une nouvelle audience prévue entre le 16 mars et le 3 juin par la cour d’appel de Paris.

Dans une interview avec Le Figaro, Sarkozy explique qu’il a écrit au bic sur une petite table de contreplaqué. Ses feuilles étaient ensuite remises à ses avocats pour être mises au propre. « J’ai écrit d’un seul jet et après ma libération, un lundi, j’ai terminé le livre dans les jours suivants », se souvient-il. Ce besoin de répondre à la question « mais comment en suis-je arrivé là ? » a nourri son désir d’introspection durant son incarcération.

Une alimentation sobre et un cadre restrictif

En parallèle de son récit personnel, Nicolas Sarkozy n’hésite pas à égratigner la classe politique actuelle, visant notamment Emmanuel Macron. Il accuse ce dernier de détourner le regard face à sa propre condamnation et son emprisonnement. Ce ton critique trouve écho dans la description de son quotidien, où il dévoile un régime alimentaire composé de « laitages, barres de céréales, eau minérale, jus de pomme et quelques douceurs sucrées ». Une alimentation qui reflète, à sa manière, la limite de l’univers carcéral : peu d’options et une routine austère.

En prison, identifié par le numéro d’écrou 320535, l’ancien président a passé 23 heures par jour dans sa cellule, ne sortant que pour des visites. « J’aurais donné beaucoup pour pouvoir regarder par la fenêtre, prendre le plaisir de voir passer les voitures », confie-t-il, soulignant ainsi la privation de liberté qu’il a endurée.

Cette période de détention semble avoir été pour lui un révélateur. Les prières, l’écriture et la réflexion sur son parcours prennent une dimension que peu de gens pourraient comprendre. Sportif, orateur et fin stratège politique, Nicolas Sarkozy se retrouve soudain dans une routine de vie qui le pousse à se questionner sur sa trajectoire. Une manière d’affronter les incertitudes de l’avenir et de se préparer à son procès en appel.