Pérou : Dina Boluarte destituée pour son échec à résoudre la crise sécuritaire

  • octobre 10, 2025
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Cette nuit du 9 au 10 octobre 2025, le Congrès péruvien a décidé, à l’unanimité, de destituer la présidente Dina Boluarte pour « incapacité morale permanente ». Cette annonce a provoqué une véritable explosion de joie dans tout le pays. Des milliers de PÉruviens, brandissant le drapeau tricolore, se sont précipités vers le Congrès et le palais présidentiel, le cœur battant, soulagés d’en finir avec une présidence qui avait atteint un taux d’impopularité stratosphérique de plus de 90 %.

EN BREF

  • Dina Boluarte a été destituée par le Congrès pour « incapacité morale permanente ».
  • La présidente destituée avait un taux d’impopularité atteignant plus de 90 %.
  • Les manifestations populaires se poursuivent, la population appelle désormais à la démission du Congrès.

Le mécontentement envers Boluarte ne se limite pas à sa gestion – il s’étend également aux difficultés sécuritaires que traverse le pays, qui ont causé plus de 5000 décès en trois ans. Cette situation ne fait qu’alimenter le ressentiment de la population. Les manifestants vociféraient : « Le Congrès est lui aussi responsable de cette crise. Dina est partie, maintenant, c’est au tour du Congrès ! On veut qu’ils s’en aillent tous ! » Cela témoigne d’une exigence fortement palpable : non seulement la présidente, mais aussi les législateurs doivent faire face à l’ire populaire.

Âgée de 62 ans, Dina Boluarte a été propulsée à la présidence en décembre 2022 suite à la destitution de son prédécesseur, Pedro Castillo. Initialement perçue comme une solution temporaire, son mandat devait cependant s’étendre jusqu’à juillet 2026. Surpris par la durée de son mandat, de nombreux analystes l’avaient initialement jugée comme une estompe sur la scène politique. Paradoxalement, Boluarte a réussi à se maintenir pendant près de trois ans, soutenue par des forces de droite et d’extrême droite.

Les temps ont cependant changé, et ces anciens alliés, dont le parti fujimoriste dirigé par Keiko Fujimori, ont ce mardi fait volte-face. Ils ont rompu leur soutien, poussant à la destitution de la présidente. Le président du Parlement, José Jeri, âgé de 38 ans et récemment accusé de viol et de trafic d’influence, a prêté serment et a pris la relève. Il représente désormais le pouvoir exécutif dans un contexte de crise politique intense.

Le climat actuel au Pérou évoque un moment charnière dans l’histoire politique du pays. Où mènera cette instabilité ? La population continue de se mobiliser, exigent des changements structurels, bien au-delà d’un simple échange de présidence. Une question demeure : ce changement apportera-t-il la stabilité tant espérée ou ouvrira-t-il la voie à de nouvelles turbulences ? L’avenir politique du Pérou semble se dessiner dans l’incertitude, comme un paysage où les lignes de fracture se multiplient.