Plan de paix à Gaza : Donald Trump a-t-il réussi à défaire le Hamas ?

  • octobre 11, 2025
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Réflexions sur l’accord de paix en Gaza

Au lendemain des massacres du 7 octobre, Benyamin Netanyahou a fixé des objectifs clairs pour la guerre : le retour de tous les otages israéliens et l’éradication de la branche armée du Hamas. Si le premier objectif semble sur le point d’être accompli, le second demeure incertain. Toutefois, l’accord récemment négocié par Donald Trump répond largement aux exigences du Premier ministre israélien et place le mouvement islamiste dans une position délicate.

EN BREF

  • Le retour imminent des otages israéliens, avec des corps inhumés en Israël.
  • Le Hamas subit une pression militaire écrasante qui le prive d’un atout crucial dans ses négociations.
  • Les conséquences de cet accord pourraient entraîner une démilitarisation du Hamas et diplomatiques avec l’Arabie Saoudite.

Au début de la semaine prochaine, tous les otages israéliens encore en vie à Gaza devraient rejoindre leur famille. Les corps des autres Israéliens, capturés ou tués depuis le 7 octobre, seront inhumés en Israël. Contrairement aux précédentes négociations, le Hamas a accepté de livrer tous les captifs en une seule fois, compromettant ainsi une part essentielle de son pouvoir de négociation avec Israël.

Malgré la mobilisation populaire en Israël qui aurait pu faire espérer une libération des otages, il est important de noter que cette dynamique n’a pas pesé dans la balance. La situation du Hamas, affaibli, assiégé dans ses bastions de Gaza et sous la pression constante de son soutien principal, le Qatar, rendait difficile la poursuite de son bras de fer avec Israël. Si les négociations échouaient, Donald Trump avait averti qu’il laisserait carte blanche à l’armée israélienne pour intensifier son action.

En effet, l’intensification des opérations militaires israéliennes pour convaincre le Hamas de libérer les otages pourrait être considérée comme une conséquence directe des violences du 7 octobre. Les tensions ont causé un nombre tragique de 70 000 morts et une crise humanitaire dévastatrice à Gaza, sans que le Hamas ait pu infliger de pertes significatives à son ennemi. Dans cette perspective, les négociations en cours semblent s’orienter vers une issue défavorable pour le mouvement islamiste, qui ne recevra pas même la libération de prisonniers emblématiques.

Clause létale

Ce nouvel accord de paix intègre de manière explicite une clause létale pour le Hamas : la démilitarisation du mouvement et la destruction des tunnels utilisés à des fins offensives, où sont détenus les otages. Le Hamas s’est d’ores et déjà opposé à cette idée, clamant que ses armes constituent “l’âme de la résistance”, un argument qui rappelle le discours du Hezbollah au Liban. En réponse aux critiques de ses ministres d’extrême droite, Benyamin Netanyahou a affirmé avoir négocié avec Trump le maintien d’une présence militaire israélienne à Gaza jusqu’à désarmement effectif du Hamas.

En outre, l’avenir s’annonce menaçant pour le Hamas avec la possible normalisation des relations entre Israël et l’Arabie Saoudite, qui est devenue un sujet de discussion majeur ces derniers temps. Malgré la brutale opération militaire à Gaza, le royaume a émis seulement des protestations de forme et n’a pas véritablement critiqué son allié émirien, qui continue de collaborer militairement avec Israël. Ironie du sort, le Hamas a déclenché les hostilités juste au moment où l’Arabie saoudite s’apprêtait à établir des relations diplomatiques avec Israël, sabotant ainsi le processus en cours.

Bien que le Hamas soit en train de subir des défaites sur le terrain et perdre son influence à Gaza, il semble qu’il puisse revendiquer une victoire inattendue : l’explosion de l’antisémisme et de la haine anti-israélienne en Occident depuis le 7 octobre. Des manifestations massives à Londres, Amsterdam et ailleurs révèlent un soutien croissant à ses causes, laissant présager que cette hostilité pourrait persister bien au-delà de ce conflit.