Sans grande surprise, Donald Trump n’a pas reçu le prix Nobel de la Paix ce vendredi 10 octobre. Cette décision a agacé la Maison-Blanche, qui a affirmé que le comité du prix Nobel de la Paix avait fait passer « la politique avant la paix » en attribuant la récompense à la cheffe de l’opposition vénézuélienne María Corina Machado plutôt qu’à Donald Trump. Steven Cheung, directeur de la communication de la Maison-Blanche, a réagi en déclarant sur X que le président Trump continuerait à conclure des accords de paix, à mettre fin aux guerres et à sauver des vies. Il a ajouté que le comité Nobel avait prouvé qu’il privilégiait la politique à la paix.
EN BREF
- Donald Trump n’a pas remporté le prix Nobel de la Paix 2023.
- Le comité Nobel a honoré María Corina Machado pour ses efforts en faveur de la démocratie au Venezuela.
- Les répercussions potentielles de cette décision inquiètent la classe politique norvégienne.
Le choix du comité Nobel s’explique par plusieurs facteurs. D’une part, il a annoncé avoir sélectionné María Corina Machado comme lauréate dès lundi, soit plusieurs jours avant la signature de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. D’autre part, le comportement belliqueux de Donald Trump depuis le début de son mandat a renforcé son image d’élément perturbateur. Ses décisions, comme la guerre commerciale avec la Chine, le déploiement de l’armée dans des manifestations aux États-Unis ou encore sa volonté d’annexer certaines parties du Canada, n’ont pas plaidé en sa faveur. À noter que les nominations pour le Nobel de 2025 sont déjà closes depuis le 31 janvier, rendant presque impossibles ses chances d’obtenir le prix cette année.
Des réactions mitigées
Qu’il soit en deuil ou en colère, un Donald Trump déçu n’est jamais un personnage stable. La classe politique norvégienne s’organise pour faire face à son éventuelle réaction. Kirsti Bergstø, la cheffe du Parti socialiste, a exprimé son inquiétude dans les colonnes du Guardian. Elle a précisé que le comité Nobel est un organe indépendant et que le gouvernement norvégien n’a aucun contrôle sur l’attribution des prix. Cependant, elle a souligné que Trump pourrait ne pas comprendre cette nuance, ce qui les pousse à se préparer à tout. La politicienne a également alerté sur les récentes initiatives du président américain qui pourraient conduire à un renforcement de régimes autoritaires : « Donald Trump emmène les États-Unis dans un tournant extrême, en attaquant la liberté d’expression et en envoyant des officiers de police mener des enlèvements en plein jour ».
Les ambitions de Trump
Dans sa quête pour le Nobel, Trump n’a pas manqué de faire pression. De retour à la Maison-Blanche après la signature du nouvel accord entre Israël et le Hamas, il a déclaré qu’il ne savait pas ce que le comité Nobel déciderait, mais qu’aucun autre président n’avait résolu autant de conflits en si peu de temps, une affirmation que l’on peut qualifier d’optimiste.
D’après le Guardian, Trump aurait même contacté Jens Stoltenberg, ministre des Finances norvégien et ancien secrétaire général de l’Otan, pour lui faire part de ses aspirations au prix Nobel, en affirmant que « tout le monde sait que je devrais gagner le prix Nobel ». Cette allusion à sa popularité pourrait montrer une vision biaisée de ce qu’est l’esprit du prix Nobel, qui ne récompense pas uniquement les succès sur le terrain, mais entérine également des efforts significatifs pour promouvoir la paix.
Les inquiétudes en Norvège ne se limitent pas à la seule classe politique, mais s’étendent également aux citoyens. Harald Stanghelle, un journaliste norvégien, a exprimé ses appréhensions quant à une éventuelle riposte de la part de Trump. Celui-ci pourrait envisager de lever des droits de douane additionnels sur les produits norvégiens, augmenter la pression concernant les contributions à l’Otan, ou encore déclarer la Norvège comme nation ennemie. Pour l’instant, Trump n’a pas encore réagi au verdict du comité Nobel, laissant planer le doute quant à la suite des événements.
En effet, cette situation souligne une dynamique internationale complexe où pièges politiques et aspirations personnelles s’entremêlent. L’avenir des relations entre les États-Unis et la Norvège pourrait être profondément affecté par cet épisode, un élément à surveiller de près dans les mois à venir.