Prix Nobel de médecine : découvrez les recherches lauréates et leurs implications futures

  • octobre 14, 2025
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Le prix Nobel de médecine 2025 a été décerné le 6 octobre à la chercheuse américaine Mary E. Brunkow, à son confrère Fred Ramsdell et au japonais Shimon Sakaguchi, en reconnaissance de leurs recherches fondamentales sur le contrôle du système immunitaire.

EN BREF

  • Mary E. Brunkow, Fred Ramsdell et Shimon Sakaguchi récompensés par le prix Nobel de médecine.
  • Leur découverte majeure concerne la tolérance immunitaire périphérique.
  • Ce mécanisme est crucial pour prévenir les maladies auto-immunes et développer des traitements innovants.

Ces trois chercheurs ont été récompensés pour leurs découvertes révolutionnaires concernant la tolérance immunitaire périphérique, un mécanisme essentiel qui empêche notre système immunitaire d’attaquer notre propre organisme. Cette avancée a des implications significatives, en particulier pour les personnes souffrant de maladies auto-immunes telles que le lupus, le diabète de type 1, la polyarthrite rhumatoïde et la sclérose en plaques.

Les gardiens du système immunitaire identifiés

Les lauréats ont identifié les gardiens du système immunitaire, les cellules T régulatrices, qui empêchent les cellules immunitaires d’attaquer le corps. Selon le comité Nobel, ces chercheurs ont jeté les bases d’un nouveau domaine de recherche et stimulé le développement de nouveaux traitements, par exemple pour le cancer et les maladies auto-immunes. Ce nouveau champ d’études pourrait non seulement transformer notre compréhension des maladies, mais également ouvrir la voie à des thérapies novatrices.

Ce mécanisme de contrôle est désigné par le terme tolérance immunitaire périphérique. Historiquement, les scientifiques pensaient que le système immunitaire était régulé de manière centralisée. Les lymphocytes T, clés dans la détection des agents pathogènes, peuvent parfois devenir trop puissants et réagir fortement contre nos propres cellules. Ils sont alors identifiés et éliminés dans le thymus, une glande située dans le cou.

Au cours de leurs travaux, les chercheurs ont mis en lumière un autre mécanisme qui intervient une fois les lymphocytes T sortis du thymus. C’est ici qu’interviennent les lymphocytes T régulateurs (ou Treg), qui agissent comme des protecteurs biologiques en neutralisant les cellules immunitaires hyperactives, maintenant ainsi l’équilibre du système immunitaire.

Une mutation génétique clé

Par ailleurs, à travers des études sur des souris, l’équipe a révélé l’existence d’une mutation génétique dans le gène nommé Foxp3. Cette mutation pourrait expliquer l’émergence de plusieurs maladies auto-immunes. Le gène Foxp3 joue un rôle crucial dans le développement des cellules T régulatrices, leur permettant de freiner d’autres cellules excessivement réactives.

Avec ces découvertes, nous avons désormais une compréhension concrète de la manière dont notre système immunitaire s’autorégule pour éviter de se retourner contre nous. Ces connaissances révolutionnent la recherche dans le domaine de l’immunité. Elles permettent de développer de meilleurs traitements pour les maladies auto-immunes, d’améliorer le succès des greffes d’organes et même de renforcer la capacité de l’organisme à lutter contre le cancer.

Dans un communiqué, l’institut Curie a déclaré que ces avancées représentent des progrès majeurs dans notre compréhension de la tolérance immunitaire, un mécanisme indispensable pour prévenir les maladies auto-immunes et moduler les réponses immunitaires dans un large éventail de pathologies, y compris le cancer. Cela souligne l’importance croissante de ces recherches qui offrent de nouvelles perspectives prometteuses pour le développement de traitements innovants.