Sarkozy se confie sur un chef d’État : “franchement, je m’en…

  • décembre 12, 2025
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Avec une reprise d’activité judiciaire des plus médiatiques, Nicolas Sarkozy fait de nouveau parler de lui, quelques semaines après sa sortie de prison. Ce mardi 27 janvier, il a donc été réentendu au tribunal concernant le financement présumé de sa campagne présidentielle de 2007, suspecté d’avoir été alimenté par la Libye de Mouammar Kadhafi. Au cours du dixième jour de son procès, l’ancien président de la République a été soumis à des questions pointues sur les liens diplomatiques qui ont jalonné cette période troublée de son mandat.

EN BREF

  • Nicolas Sarkozy est actuellement en procès pour le financement présumé de sa campagne de 2007 par la Libye.
  • Il a évoqué les circonstances entourant la visite de Kadhafi à Paris, insistant sur la libération des infirmières bulgares.
  • Sarkozy a affirmé que la réintégration de la Libye dans le monde ne dépendait pas uniquement de lui.

Au cœur des débats, son rôle dans le dégel des relations internationales de la Libye a été particulièrement scruté. Pour Nicolas Sarkozy, la renaissance diplomatique de la Libye ne débute pas avec son propre mandat. Il a rappelé que des avancées avaient déjà été obtenues sous la présidence de Jacques Chirac, qui avait fait de ce pays un pilier de sa politique étrangère dès 2002. De plus, il a souligné que les sanctions de l’ONU ayant été levées en 2003 se faisaient « sur l’impulsion de la France », soutenant ainsi que plusieurs rencontres bilatérales avaient eu lieu avant son élection.

Le retour de Kadhafi et la libération des infirmières bulgares

En évoquant la visite de Kadhafi à Paris, Nicolas Sarkozy a largement fait référence à la situation des cinq infirmières bulgares et du médecin palestinien, qui avaient été emprisonnés et condamnés à mort en Libye depuis 1999. Lors d’une rencontre avec leurs familles en avril 2007, il se souvient avoir été profondément ému par leur sort. Il déclara : « J’étais sous le choc de cette rencontre, mon objectif était de sortir de l’épreuve des femmes parfaitement innocentes, accusées de choses invraisemblables ».

Sarkozy a voulu clarifier que la venue de Kadhafi à Paris, fin 2007, n’aurait jamais eu lieu sans la libération des infirmières. En fait, il précise que cet événement n’était pas une simple « visite d’État », mais plutôt un moment stratégique lié à des souffrances humaines. En ajoutant que la France n’a pas souscrit à des frais liés à cette visite, affirmant que tous les coûts ont été pris en charge par la Libye.

Un personnage à la gestion complexe

Nicolas Sarkozy a ensuite émis des réflexions sur le caractère difficile de la gestion d’une visite de Kadhafi, le qualifiant de « personnage ingérable ». Dans ses propos, il exprime son agacement face à la nécessité de passer deux jours et demi en compagnie du leader libyen, alors qu’il venait d’être élu et que de nombreuses priorités l’attendaient à son arrivée à l’Élysée. « Je m’en serais passé », a-t-il déclaré avec franchise.

Interrogé par le procureur sur un éventuel « pacte de corruption » sous-jacent à cette visite, Sarkozy a vigoureusement démenti toute implication douteuse. Il a insisté sur le fait que cette rencontre ne pouvait être vue comme un complot, mais plutôt comme l’aboutissement d’échanges approfondis, marqués par des tensions manifestes. « Ce qui reste dans l’histoire, c’est que les infirmières bulgares et le médecin palestinien ont été libérés », conclut-il.

Ce procès, qui dépasse le cadre judiciaire pour se glisser dans les arcanes de l’Histoire politique française, met en lumière les liens complexes entre la politique extérieure et les décisions intérieures, tout en soulevant des questionnements sur l’éthique et les motivations des actions menées à cette époque.