« Un élu socialiste exclu du PS pour avoir taxé la France de « youpine » à l’Eurovision »

  • décembre 13, 2025
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Ce mardi, le Parti socialiste a pris la décision de radiquer de ses rangs Bernard Bazinet, le maire d’Augignac, un village de Dordogne. Ce départ fait suite à des propos jugés antisémite publiés sur les réseaux sociaux quelques jours auparavant, une décision qui souligne l’absence de tolérance face à de telles déclarations. Dans un contexte où l’antisémitisme est une préoccupation croissante en France, le Parti socialiste a réagi en affirmant : “L’antisémite est un mal odieux ; aucune tolérance, aucune explication n’est entendable.”

EN BREF

  • Le maire d’Augignac exclu du Parti socialiste pour des propos antisémites.
  • Bernard Bazinet a reconnu que ses déclarations étaient en dehors des normes acceptables.
  • La France maintient son soutien à la participation d’Israël à l’Eurovision, malgré les appels au boycott.

Le 4 décembre, dans un commentaire publié sous une actualité du journal Libération concernant la participation d’Israël à l’Eurovision 2026, Bernard Bazinet a écrit : “Oui au boycott ! La France est trop youpine pour boycotter !” Ces mots ont choqué et suscité des réactions virulentes, non seulement parmi les internautes mais également au sein du paysage politique. En effet, la polémique a été amplifiée par des figures emblématiques de la droite, notamment Julien Odoul, porte-parole du Rassemblement National. La question de la déshumanisation des Juifs via un vocabulaire injurieux a été soulevée, mettant en lumière la gravité des propos tenus.

En réponse à cette exclusion, Bernard Bazinet a déclaré à l’agence de presse AFP : “J’accepte totalement cette décision et je la comprends même si mes propos exacerbés visaient plutôt l’absence de réaction forte vis-à-vis de la politique du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou.” Cette volonté de nuancer ses propos démontre une certaine incompréhension quant aux conséquences de ses mots, soulignant les difficultés de communication autour de sujets aussi sensibles que le conflit israélo-palestinien.

L’élu a ajouté : “C’est un commentaire qui a dépassé complètement ma pensée. J’étais hors de moi par rapport à ce que je pouvais lire dans des reportages sur la Palestine…” Sa réaction semble indiquer un besoin pressant d’exprimer un désaccord face à la participation d’Israël dans un événement culturel emblématique, mais elle se heurte à la responsabilité des mots et à leur portée. En effet, la possibilité d’un retrait de ses propos est venue trop tard, alors qu’il avait déjà été largement partagé, y compris sur des médias comme CNews.

Contexte plus large

La France, quant à elle, a fait savoir qu’elle maintiendrait sa position sur la participation d’Israël à l’Eurovision malgré les appels au boycott. Des pays comme l’Espagne ou les Pays-Bas ont menacé de ne pas participer, renforçant ainsi la division sur cette question. Jean-Noël Barrot, le chef de la diplomatie française, a exprimé sa satisfaction quant à la décision de ne pas céder aux pressions pour boycotter Israël, soulignant : “Que l’Eurovision n’ait pas cédé aux pressions, et que la France ait contribué à empêcher un boycott d’Israël dans cette enceinte.”

Israël, souvent critiqué pour ses actions en Palestine, a suscité des débats sur son rôle dans ce concours musical. La nécessité de modifier le règlement du concours pour prévenir toute activité de vote frauduleuse ou coordonnée a été évoquée, illustrant les tensions persistantes autour de cet événement culturel.

À travers cette affaire, le Parti socialiste montre son engagement à ne pas laisser passer des propos qui pourraient véhiculer des stéréotypes négatifs et faire écho à des années d’antisémitisme dans l’Hexagone. La responsabilité des élus est d’autant plus cruciale dans un climat où les sensibilités sont exacerbées et où chaque mot compte dans le discours public.