Ce mercredi matin, le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a fait une apparition remarquée sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, un site religieux extrêmement sensible. Cette visite, qui n’est en rien un coup d’essai pour Ben Gvir, a rapidement suscité des réactions ainsi que des critiques, notamment de la part du mouvement palestinien Hamas.
EN BREF
- Itamar Ben Gvir visite l’esplanade des Mosquées, entraînant une nouvelle polémique.
- Cette action coïncide avec la fête juive de Soukkot et les négociations indirectes avec le Hamas.
- Les tensions autour de cet endroit symbolique continuent de croître, alimentées par des provocations récurrentes.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos montrent Ben Gvir accompagné d’un groupe de juifs religieux chantant sur l’esplanade. Ces images ont été largement diffusées, amplifiant les tensions déjà existantes. Le Hamas a rapidement condamné cette démarche, la qualifiant de « provocation délibérée ».
Un site chargé d’histoire et de symbolique
L’esplanade des Mosquées est non seulement le troisième lieu sacré de l’islam, mais elle est également érigée sur les ruines du second temple juif, détruit en l’an 70 par les Romains. Pour les juifs, cet endroit est un symbole puissant, souvent appelé le mont du Temple, et demeure l’un des lieux les plus sacrés du judaïsme.
Le rabbinat israélien interdit par ailleurs aux fidèles de s’y rendre, craignant une profanation. Cependant, Itamar Ben Gvir y voit une opportunité d’affirmer ce qu’il considère comme la souveraineté d’Israël sur ce site, qui se trouve au cœur du conflit israélo-palestinien. Ce dernier n’hésite pas à provoquer des tensions en se rendant régulièrement dans cet endroit, ajoutant ainsi une couche de complexité à une situation déjà explosive.
Des visites qui exacerbent les tensions
Le ministre n’en est pas à sa première visite sur ce site. En effet, c’est la onzième fois qu’il s’y rend depuis la formation du gouvernement du Premier ministre Benyamin Netanyahou, considéré comme l’un des plus à droite de l’histoire d’Israël. Chaque visite de Ben Gvir a été accueillie par une forte indignation sur la scène internationale et est souvent perçue par le Hamas comme un casus belli.
Le Hamas utilise régulièrement la protection du caractère musulman de l’esplanade comme justification pour ses actions militaires. Ce dernier a d’ailleurs entrepris une offensive sans précédent le 7 octobre 2023, en lien avec la lutte pour la préservation de ce lieu sacré.
Le statu quo en question
Depuis la conquête de Jérusalem Est par Israël en 1967, un statu quo a été établi. Ce dernier stipule que les non-musulmans peuvent accéder à l’esplanade à des heures précises, sans prier. Toutefois, cette règle est de plus en plus contournée, avec un afflux de juifs nationalistes se rendant sur le site. Ce phénomène suscite des inquiétudes croissantes au sein de la communauté musulmane et parmi les observateurs internationaux.
Les tensions autour de l’esplanade ne semblent pas prêtes de se desserrer. La présence répétée de figures politiques comme Ben Gvir contribue à la méfiance et à l’instabilité dans la région. Ce site, emblématique des croyances de millions de personnes, reste une source de conflit profondément enraciné, et son avenir reste incertain. La politique israélienne à cet égard continuera sans aucun doute à évoluer, face à la complexité de la situation géopolitique actuelle.