
C’est un trafic très fortement perturbé qui est annoncé ce jeudi par Île-de-France Mobilités sur les lignes du réseau Keolis Argenteuil Boucles de Seine. La raison de cette situation complexe réside dans le débrayage de plusieurs chauffeurs, en réaction à l’agression de l’un de leurs collègues survenue ce mercredi 8 octobre, en fin d’après-midi, alors qu’il effectuait une course sur la ligne A au Vésinet, dans les Yvelines.
EN BREF
- Un incident violent contre un chauffeur de bus a provoqué une grève des employés.
- Les lignes du réseau Keolis sont en mode dégradé, avec de nombreuses interruptions.
- Île-de-France Mobilités renforce les mesures de sécurité suite à cette agression.
Les faits se sont déroulés aux alentours de 17 heures, entre les gares RER A du Vésinet-Le Pecq et de Houilles-Carrières. Ce conducteur, un homme de 49 ans, a été victime d’une agression après avoir refusé un arrêt demandé par deux passagers. Ces derniers ont alors réagi avec une violence inouïe, le rouant de coups avant de s’enfuir à pied. Des témoins alertent rapidement les forces de l’ordre en voyant les agresseurs tenter de se dissimuler dans un parc voisin.
Les deux individus, âgés de 19 et 20 ans, ont été localisés puis interpellés par une patrouille. Fait légèrement rassurant, ces agresseurs ne sont pas connus des services de justice. Le chauffeur, quant à lui, a été pris en charge par les pompiers et a subi des blessures au visage. Il a été conduit à l’hôpital mais a pu rentrer chez lui le soir même, comme l’a confirmé la société Keolis.
Impact sur le Réseau et les Usagers
Suite à cette agression, le chauffeur a immédiatement exercé son droit de retrait, entraînant une vague de débrayage parmi ses collègues. Cette grève a eu pour conséquence l’annulation de nombreuses courses dès mercredi, pesant ainsi sur le quotidien des usagers. Au matin du jeudi suivant, toutes les lignes du secteur (262, A, B, C, D, E, F, K, L et T) fonctionnaient en mode très dégradé, provoquant un véritable chaos pour ceux qui dépendent de ce réseau pour leurs déplacements quotidiens.
Expression d’Incompréhension chez les Usagers
À l’arrêt de bus du Vésinet, la réaction des usagers est empreinte d’émotion et d’incompréhension. Vivien, un étudiant cherchant à rejoindre la gare pour Paris, exprime son soutien à la grève : « Dans ce cas, la grève est complètement légitime. Certains devraient revoir leurs valeurs », dit-il en faisant allusion aux agresseurs. Un retraité, lui aussi surpris, souligne un sentiment d’insécurité en évoquant l’absence d’information concernant les perturbations, illustrée par des panneaux digitaux éteints.
Sécurité Renforcée et Réactions Officielles
Face à cette escalade de violence, Keolis a annoncé avoir déposé plainte et réaffirmé sa politique de tolérance zéro à l’égard des agressions. La société s’engage à garantir la sécurité des voyageurs et des agents, la qualifiant de « priorité absolue ». Ainsi, dès la nuit suivante, un dispositif de sécurité renforcé a été déployé, et une brigade d’agents de sécurité de la Brigade Régionale des Transports patrouillera quotidiennement dans la zone concernée entre 16 heures et 2 heures du matin.
Valérie Pécresse, présidente (LR) d’Île-de-France Mobilités, a fait part de son indignation suite à cet acte violent. « Je lui exprime mon soutien et mes vœux de prompt rétablissement », a-t-elle tweeté, tout en soulignant que les actes d’incivilité et d’agression doivent être sanctionnés sévèrement.
Reste à savoir quand les chauffeurs décideront de reprendre le service. L’automne 2023 a déjà été marqué par une grève des machinistes du même dépôt, motivée par des revendications sur leurs conditions de travail. La situation actuelle pourrait mener à des conséquences similaires, affectant davantage le réseau et les usagers, qui se retrouvent souvent dans des situations de détresse.