La dynamique créée par la rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump à la mi-août pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine semble s’être largement effritée. C’est ce qu’a révélé mercredi Sergueï Riabkov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, lors d’une déclaration à l’agence de presse RIA Novosti. Cette renversement s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre les deux pays.
EN BREF
- La rencontre Poutine-Trump d’août n’a pas apporté les résultats escomptés.
- Trump, frustré, a comparé la Russie à un “tigre de papier”.
- Les négociations concernant le conflit en Ukraine restent au point mort.
Selon Riabkov, le président américain a durci son discours à l’égard de Moscou ces dernières semaines, incriminant en particulier les actions « destructrices » des Européens, qui auraient saboté la recherche d’un « accord » pour résoudre le conflit en Ukraine.
La déception de Donald Trump
Dès son retour à la Maison-Blanche en janvier, Donald Trump s’était montré désireux de renforcer ses liens avec Moscou concernant la question ukrainienne. Une rencontre officielle avec Poutine a eu lieu le 15 août en Alaska, au-delà de l’énorme tension politique entourant le président russe, déjà sous mandat d’arrêt de la CPI.
Trump nourrissait l’espoir que ses relations personnelles avec le président Poutine pourraient apporter une dynamique nouvelle aux pourparlers en vue d’une paix durable. Pourtant, cette initiative n’a pas débouché sur des avancées concrètes dans les négociations entre Moscou et Kiev. Les demandes d’annexion de plusieurs régions ukrainiennes par la Russie sont catégoriquement rejetées par la capitale ukrainienne.
Ces dernières semaines, Trump a exprimé une frustration croissante face à la position de Moscou. Dans un message posté sur Truth Social, il a fait une comparaison surprenante, qualifiant la Russie de « tigre de papier », insinuant que, bien qu’elle apparaisse puissante, sa situation économique est critique, et elle est loin d’être à la hauteur de ses ambitions.
Des missiles capables de frapper Moscou
Dans cette atmosphère déjà tendue, des responsables américains ont commencé à envisager la possibilité de vendre des missiles à longue portée Tomahawk aux pays européens pour les faire remettre à l’Ukraine. Ces missiles auraient la capacité de frapper Moscou ou Saint-Pétersbourg.
La semaine passée, Poutine a qualifié l’envoi de ces armements à Kiev de « nouvelle escalade », avertissant qu’utiliser des Tomahawk impliquerait nécessairement l’intervention directe de militaires américains. Cette position démontre à quel point le conflit reste sensible et la nécessité d’une approche mesurée de la part de l’administration américaine.
En parallèle, le vice-ministre des Affaires étrangères a également appelé Washington à aborder cette option de manière « saine et responsable », illustrant l’urgence d’un dialogue constructif entre les deux superpuissances.
Alors que les pourparlers sont dans l’impasse, la situation sur le terrain ne cesse de se détériorer. Mercredi, les autorités ont rapporté que des frappes avaient causé la mort d’au moins huit civils, tant en Russie qu’en Ukraine, témoignant ainsi de la poursuite des hostilités.