
Ce mardi, l’Assemblée nationale se prépare à un vote crucial sur le budget de la Sécurité sociale. Ce budget, qui a déjà suscité de vives discussions, représente un enjeu significatif pour la protection sociale française. La suspension de la réforme des retraites, qui a provoqué de nombreux débats au sein de l’hémicycle, reste au cœur des préoccupations.
EN BREF
- Le budget de la Sécurité sociale est examiné à l’Assemblée, avec un vote sur l’ensemble prévu mardi.
- Un objectif controversé de 3 % d’augmentation des dépenses de santé est proposé.
- Le déficit estimé de la Sécurité sociale grimpe à 22,5 milliards d’euros pour 2026.
Ce vendredi 5 décembre, l’Assemblée a adopté la partie recettes du budget de la Sécurité sociale, tout en projetant des résultats incertains pour les jours à venir. Le ministre des Comptes publics, Sébastien Lecornu, a reconnu que ce budget, bien qu’imparfait, est peut-être « le meilleur possible ». Les débats se poursuivent sur différents articles, notamment l’épineux gel des pensions et des minima sociaux, rejeté par les députés.
Les dépenses de l’assurance maladie en question
Une interrogation d’importance pour le futur de la santé en France est celle de l’objectif des dépenses de l’assurance maladie, connu sous le nom d’Ondam. Stéphanie Rist, ministre de la Santé, a dévoilé son projet d’augmenter cet objectif de 3 %, par rapport à une précédente prévision de 2 %, ce qui soulève des inquiétudes parmi les députés. Certains jugent cette hausse encore insuffisante, ..envisageant un besoin urgent de réformes répondant aux attentes des citoyens.
Dans la nuit de vendredi à samedi, l’Assemblée a rejeté une proposition de gel des pensions de retraite, une mesure qui avait déjà été rejetée lors de la première lecture. Ce sujet sensible a engendré des tensions, en particulier en ce qui concerne la suspension de la réforme des retraites, un point de discorde crucial dans le cadre des discussions budgétaires.
Un déficit préoccupant
La question du déficit de la Sécurité sociale pour 2026 reste une préoccupation majeure. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a signalé que le déficit pourrait atteindre 22,5 milliards d’euros, une estimation alarmante qui dépasse la cible gouvernementale d’un déficit de 20 milliards. Cette situation a été qualifiée de « perdant » par Frédéric Valletoux, président Horizons de la commission des Affaires sociales, alors que le gouvernement appelle à agir vite pour éviter des conséquences néfastes sur la protection sociale.
À cet égard, Sébastien Lecornu a insisté sur l’importance d’avoir un budget pour garantir le bon fonctionnement des comptes publics et du rôle du Parlement. La situation actuelle pourrait inciter le gouvernement à envisager certaines réformes par décret, notamment en ce qui concerne la bureaucratie médicale.
Un vote à hauts risques
Le vote de vendredi sur la partie recettes a suscité des débats animés, avec 166 voix pour, 140 contre et 32 abstentions. Cette division rend le résultat du vote de mardi d’autant plus incertain. De nombreuses voix au sein de l’Assemblée et du Sénat s’accordent à dire que le soutien pour ce budget est fragile et qu’il pourrait ne pas se reconduire.
Les débats parlementaires récents ont révélé des fissures au sein même du camp gouvernemental. Une faible affluence des députés, notamment du Rassemblement national, a été observée lors des votes. Des députés macronistes avertissent que les dynamiques politiques actuelles pourraient freiner l’adoption du budget et il serait sage de se préparer à d’éventuels revirements.
Alors que le Sénat continue l’examen du budget de l’État, l’attention se tourne vers l’issue de ce scrutin, déterminant à la fois le futur des politiques sociales et la stabilité du gouvernement. Un dénouement qui pourrait marquer les esprits et le paysage politique français pour les mois à venir.

