Budget de l’État : François Hollande exhorte Sébastien Lecornu à recourir au 49.3

  • décembre 14, 2025
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François Hollande appelle à l’utilisation du 49.3 pour le budget de l’État

Ce mardi, l’ancien président de la République, François Hollande, a relancé le débat autour de l’article 49.3 de la Constitution. Ce mécanisme, souvent critiqué, permet au gouvernement d’adopter un texte sans vote. En effet, Hollande a exhorté Sébastien Lecornu, le ministre des Comptes publics, à recourir à cette méthode pour faire passer le budget de l’État, affirmant qu’il était désormais “impossible” d’attendre des députés socialistes qu’ils restent passifs lors d’un vote crucial.

EN BREF

  • François Hollande appelle à l’utilisation du 49.3 pour le budget de l’État.
  • Le groupe socialiste votera pour l’adoption du budget de la Sécurité sociale.
  • Des tensions persistent autour de l’approbation du budget avant la fin de l’année.

Lors d’un entretien sur RTL, l’ancien président a mis en avant la différence notable entre les discussions entourant le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, qui ont permis un consensus, et les négociations concernant le budget de l’État, jugées insuffisantes. “Pour le budget de l’État, il est clair qu’une bonne négociation n’a pas eu lieu”, a-t-il expliqué, soulignant ainsi le manque de modifications significatives.

Un appel à la raison

Hollande a évoqué à cet égard que les recettes du budget, souvent sources de débats houleux, nécessitent “d’être discutées d’une manière réaliste”. Pour lui, essayer d’obtenir une abstention de l’opposition serait illusoire, compte tenu de la situation politique actuelle. C’est pourquoi il propose une démarche similaire à celle de l’adoption du budget par l’ancien ministre François Bayrou en début d’année 2025.

Les deux chambres du Parlement sont actuellement en pleine discussion autour des budgets, à la fois celui de l’État et celui de la Sécurité sociale. L’argument de François Hollande est clair : il ne faut pas amputer les dépenses publiques qui constituent, selon lui, un filet de sécurité pour l’avenir des Français. Il a également précisé que les électeurs auront l’occasion de réfléchir sur ces choix budgétaires en 2027.

Vers une adoption incertaine

Du côté de l’Assemblée, le groupe socialiste est presque certain de voter pour l’adoption définitive du budget de la Sécurité sociale, prévu pour ce mardi après-midi, surtout après avoir réussi à obtenir certaines concessions du gouvernement, notamment la suspension de la réforme des retraites.

Cependant, le climat est bien différent pour le budget de l’État, qui demeure un sujet brûlant dans les discussions actuelles. Au Sénat, des modifications substantielles sont apportées et son adoption, prévue pour le 15 décembre, apparait déjà comme un défi de taille. Les observateurs politiques se demandent si une validation avant la fin de l’année sera réellement envisageable.

Cette situation délicate pose des questions sur la capacité du gouvernement à gérer la complexité croissante de ses discussions budgétaires. Alors que la pression monte, il devient évident que l’union et la transparence devront primer si l’exécutif souhaite obtenir l’assentiment nécessaire à l’adoption de ses projets.