
Une récente étude a suscité un vif intérêt dans le domaine des sciences cognitives, en se penchant sur les mécanismes cérébraux spécifiques liés à l’autisme, notamment chez les filles. En utilisant l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), les chercheurs ont analysé l’activité cérébrale d’un groupe de jeunes filles âgées de 8 à 17 ans atteintes de troubles du spectre autistique (TSA) pendant des interactions sociales, souvent problématiques pour ces individus. Les résultats ont été comparés à ceux de jeunes filles du même âge sans TSA, ainsi qu’à des garçons présentant les mêmes conditions et à un groupe contrôle de garçons sans TSA.
EN BREF
- Les mécanismes cérébraux liés à l’autisme diffèrent selon le sexe.
- Les filles autistes présentent des variantes génétiques rares impactant le striatum.
- Les résultats soulignent la nécessité d’étudier spécifiquement les TSA chez les filles.
Les résultats de l’étude révèlent que, lors d’interactions sociales, les filles autistes n’activaient pas les mêmes zones cérébrales que celles sans TSA. Fait particulièrement intéressant, les différences observées entre ces filles et leurs pairs non autistes ne correspondent pas à celles identifiées chez les garçons. Cela indique que les mécanismes neuronaux impliqués dans l’autisme sont, en réalité, spécifiques au sexe.
Implications génétiques des résultats
Parallèlement aux découvertes en matière d’imagerie cérébrale, des analyses génétiques ont également été réalisées. Les chercheurs, dirigés par le Dr Kevin Pelphrey, ont constaté que les filles atteintes de TSA présentent davantage de variants génétiques rares associés au développement du striatum, une région cruciale du cerveau impliquée dans diverses fonctions cognitives et émotionnelles. Ces observations soulèvent la question de l’impact de ces variations sur le risque accru d’autisme chez les filles.
Le Dr Pelphrey a souligné que cette convergence entre imagerie et génétique offre un nouvel éclairage sur les causes potentielles de l’autisme féminin. « Nos résultats montrent qu’il est risqué de tirer des conclusions concernant les TSA féminins à partir de travaux portant sur des échantillons majoritairement masculins », a-t-il précisé. Cela met en exergue l’importance d’une attention continue aux caractéristiques spécifiques des TSA chez les filles.
Une question de recherche essentielle
À la lumière de ces investigations, il devient crucial de revoir nos approches de diagnostic et d’accompagnement des personnes atteintes de TSA. Ces nouveaux résultats non seulement enrichissent notre compréhension des différences de genre dans les mécanismes cérébraux associés à l’autisme, mais ils posent également un défi aux pratiques actuelles. La question se pose donc : comment adapter les interventions pour mieux prendre en compte ces spécificités ?
Ce type de recherche ne fait que commencer à révéler la complexité de l’autisme en fonction du sexe. Il est désormais impératif de poursuivre les études pour développer des traitements et des stratégies éducatives plus inclusifs et adaptés. La voix des femmes et des filles, souvent négligées dans le traitement des TSA, mérite d’être entendue, et il est temps d’agir pour leur offrir un avenir meilleur.