Budget de la Sécurité Sociale : le gouvernement propose une hausse des dépenses de 2 à 3 %

  • décembre 14, 2025
  • 1325 Views

Budget de la Sécurité Sociale : Vote décisif à l’Assemblée nationale

Le compte à rebours est lancé. Dans moins de 24 heures, l’Assemblée nationale se prononcera sur un budget de la Sécurité sociale qui pourrait redéfinir l’avenir de notre système de santé. Ce mardi, un méga-vote déterminera le sort des dépenses de l’assurance maladie. Dans un climat de tensions politiques, la ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a annoncé le dépôt d’un amendement crucial, visant à faire passer l’objectif des dépenses de l’assurance maladie de 2 % à 3 %.

EN BREF

  • Stéphanie Rist propose d’augmenter l’ONDAM pour éviter une hausse des franchises médicales.
  • Le soutien des écologistes pourrait être décisif pour l’adoption du budget.
  • Le gouvernement avertit d’un déficit majeur de la Sécurité sociale en cas de rejet du projet.

Dans ses déclarations sur le réseau social X, Stéphanie Rist a souligné que cet amendement vise à assurer un budget de la Sécurité sociale *sincère*, à la lumière des retours des différents groupes parlementaires. Elle a expliqué : « Pour un budget de la Sécurité sociale sincère, j’ai déposé un amendement portant l’ONDAM de 2 à 3 %. Cela fait partie d’un *équilibrage* nécessaire, notamment pour compenser l’absence d’une hausse des franchises médicales en 2026, car il n’y a pas de majorité parlementaire pour cette mesure. »

Le ministre de l’Économie, Roland Lescure, a de son côté répondu aux attentes des écologistes, en confirmant qu’un amendement de dernière minute serait proposé pour rehausser les objectifs de dépenses de l’assurance maladie. Cette initiative vise à répondre à une demande qui lui tient à cœur, afin de renforcer la protection sociale des citoyens.

Des Écologistes en Position de Force

L’importance de cet amendement ne saurait être sous-estimée. Cyrielle Chatelain, députée écologiste, a d’ailleurs déclaré à l’AFP : « Si cet amendement est adopté, cela sera un élément déterminant dans notre décision sur l’ensemble du texte. » Les écologistes, qui comptent 38 députés, pourraient choisir de s’abstenir lors du vote, une décision qui pourrait être cruciale pour éviter le rejet du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

Dans la même dynamique, Yannick Jadot, sénateur de Paris, a appelé ses collègues à « au minimum s’abstenir », soulignant qu’il ne faudrait pas « sanctionner un compromis » dans lequel les écologistes ont joué un rôle actif. Ces derniers ont déjà exprimé leur désaccord en votant contre le volet recettes du budget de l’État, ce qui complique davantage la situation.

À l’écoute des inquiétudes de tous, Olivier Faure, le leader du Parti socialiste, a exprimé l’espoir que ce geste gouvernemental “d’augmenter l’objectif des dépenses d’assurance maladie” incitera les écologistes à voter en faveur du budget de la Sécurité sociale.

A l’approche du vote, la ministre de la Santé s’est montrée prudente. Lors d’une interview sur BFMTV, elle a affirmé : « C’est très difficile à dire » quant à la probabilité d’un vote positif. Chaque groupe examine sa position en fonction des engagements et des pressions politiques. « J’ai mené des réunions avec plusieurs groupes aujourd’hui pour que chacun puisse voter en conscience », a-t-elle clarifié.

En cas de rejet de ce projet de loi, le gouvernement risque de faire face à une situation alarmante. Les prévisions indiquent que le déficit de la Sécurité sociale pourrait atteindre *30 milliards d’euros en 2026*, après avoir été estimé à 23 milliards pour 2025. Stéphanie Rist a rappelé sur X : « Si le PLFSS est adopté, nous pouvons maîtriser les dépenses de santé malgré le déficit. En cas de rejet, la dérive sera massive, avec plus de 30 milliards d’euros de déficit ». Quoi qu’il arrive, ce budget devra encore passer par le Sénat pour une adoption définitive.