
Dépistage du cancer du sein : vers une meilleure adhésion ?
En France, le dépistage organisé du cancer du sein débute dès l’âge de 50 ans. Mise en place en 2004, cette initiative vise à détecter précocement les cas de cancer, afin de réduire la mortalité. Pourtant, force est de constater que la participation à ce dépistage n’a jamais franchi la barre des 50 % pour l’ensemble de la population concernée. Une légère hausse a été observée en 2011, atteignant 52,3 %, mais cela reste bien en deçà des 70 % recommandés au niveau européen pour espérer un impact significatif sur la mortalité.
EN BREF
- Le dépistage organisé du cancer du sein en France n’atteint pas les 50 % de participation.
- Une étude suédoise révèle un risque accru de mortalité pour celles qui manquent leur premier rendez-vous de dépistage.
- Renforcer l’adhésion au dépistage est crucial pour diminuer les décès liés au cancer du sein.
Une étude suédoise, parue dans le BMJ, met en lumière les conséquences graves de ce manque de participation. Les résultats montrent que les femmes qui manquent leur premier rendez-vous de dépistage ont un risque de décès lié à la maladie 40 % plus élevé que celles qui se présentent. C’est alarmant, n’est-ce pas ? Cela souligne l’importance d’une détection précoce.
Un risque 3,6 fois plus élevé de cancer stade 4
Les chercheurs ont analysé les données de 432 775 femmes en Suède sur une période allant jusqu’à 25 ans. Parmi celles invitées à leur premier dépistage par mammographie, 32 % n’y ont pas participé. Ce groupe de non-participantes démontre des résultats préoccupants.
En effet, celles qui n’ont pas honoré leur premier rendez-vous sont non seulement moins susceptibles de se présenter à d’autres dépistages, mais elles reçoivent également un diagnostic de cancer à un stade plus avancé. Concrètement, les chiffres sont frappants : la probabilité d’un diagnostic de cancer de stade 3 chez ces femmes est 1,5 fois plus élevée, et 3,6 fois plus élevée pour un cancer de stade 4 par rapport à celles qui ont participé au dépistage.
Ce constat est d’autant plus préoccupant que l’absence de participation au premier dépistage est associée à un risque de décès par cancer du sein qui s’élève à 9,9 pour 1 000 femmes sur 25 ans, contre 7 pour 1 000 chez les participantes.
Une première mammo à voir comme un investissement pour l’avenir
Les chercheurs affirment :
« Notre étude montre que les non-participantes au premier dépistage représentent une population qui présente un risque accru de décès par cancer du sein plusieurs décennies à l’avance. Cette augmentation de la mortalité est modifiable et principalement attribuée à un dépistage tardif. »
Ils ajoutent que des interventions ciblées sont nécessaires pour améliorer l’adhésion au dépistage par mammographie.
Dans le même esprit, un éditorial connexce souligne que ce premier rendez-vous n’est pas qu’un simple contrôle de santé à court terme :
C’est un investissement à long terme dans la santé et la survie des seins.
Peur du diagnostic, difficultés à s’organiser pour un rendez-vous, douleurs anticipées… Les freins à la participation au dépistage organisé sont nombreux et doivent être abordés avec sérieux pour espérer réduire davantage la mortalité par cancer du sein.
Il convient de préciser que les autres examens médicaux, tels que l’IRM ou les tests génétiques, sont des outils complémentaires, mais ne remplacent en rien le dépistage organisé. De plus, l’autoexamen des seins ne doit pas occulter les mammographies de dépistage. Bien qu’il puisse être réalisé, il n’est pas systématiquement recommandé par la Haute Autorité de Santé, qui souligne qu’il n’existe pas de preuve démontrant son efficacité.
Il est essentiel que chaque femme prenne conscience des enjeux liés au dépistage. Une simple mammographie peut non seulement sauver des vies mais aussi assurer un suivi approprié de votre santé future. Cela nécessite une mobilisation collective pour informer et sensibiliser sur l’importance de cette démarche, afin de faire reculer ensemble les reculs impressionnants du cancer du sein.