
Dans la tradition culinaire française, le pain occupe une place de choix, avec une consommation d’environ 50 kg par an et par habitant. Récemment, des études scientifiques se sont penchées sur les effets de l’alimentation sur la santé, en particulier sur le lien potentiel entre le pain et le risque de cancer. Ces recherches, notamment une métanalyse récente, ont attiré l’attention du professeur Claude Linassier, oncologue et directeur du pôle prévention à l’Institut national du cancer.
EN BREF
- Le pain n’est pas associé à un risque accru de cancer, selon une récente méta-analyse.
- Les acrylamides et le cadmium, substances potentiellement cancérigènes, peuvent se trouver dans certains aliments, y compris le pain.
- Privilégier des pains traditionnels et variés peut contribuer à une consommation équilibrée.
Le pain, un aliment essentiel
Également classé parmi les hydrates de carbone, le pain représente un élément clé de l’équilibre nutritionnel. Selon les recommandations alimentaires, un tiers des calories quotidiennes devrait provenir de ce groupe d’aliments, qui comprend également les pâtes, le riz et les pommes de terre. Ainsi, il est conseillé d’intégrer le pain à chaque repas afin de garantir un apport énergétique suffisant.
Consommation de pain et risque de cancer
Une méta-analyse a révélé que la consommation de pain n’est pas liée à un risque accru de cancers spécifiques. Comme l’indique le professeur Linassier, cela laisse supposer qu’au sein d’une alimentation équilibrée, le pain ne constitue pas un facteur de risque. Sur les plus de 61 000 nouveaux cas de cancer du sein enregistrés annuellement, plusieurs facteurs comme l’obésité, l’alimentation déséquilibrée, le tabagisme et l’alcool jouent un rôle plus significatif.
Acrylamides : attention aux risques
Les acrylamides sont des produits chimiques qui apparaissent lors de la cuisson à haute température d’aliments riches en glucides. Depuis le début des années 2000, ils font l’objet d’un suivi de la part des autorités sanitaires, qui les soupçonnent d’être cancérigènes. Les études sur des animaux ont montré un lien entre une exposition prolongée à ces substances et le développement de cancers.
Chez l’humain, les données restent plus floues, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) décrivant les acrylamides comme probablement cancérigènes. Par prudence, il est suggéré de privilégier des méthodes de cuisson douces, sans pour autant renoncer complètement à la cuisson à haute température.
Le cadmium, un contaminant préoccupant
Le cadmium est un métal lourd, issu à la fois de sources naturelles et de l’activité industrielle. Sa présence dans certains aliments, notamment les céréales et le pain, suscite des inquiétudes. Classé comme cancérogène certain pour l’homme par l’OMS, il est principalement lié au cancer du poumon, mais pourrait également être impliqué dans d’autres formes de cancer.
La quantité de cadmium dans le pain dépend du type de céréale utilisée ainsi que de la qualité du sol. Les pains complets, riches en son et en germe, sont susceptibles de contenir plus de cadmium que les pains raffinés.
Choisir le bon pain en cas de cancer du sein
Bien qu’aucun lien direct entre le pain et le cancer n’ait été établi, la qualité du pain ingéré est primordiale. Il est recommandé d’éviter les pains industriels, souvent chargés de sucres ajoutés, de graisses saturées et d’additifs, au profit de pains traditionnels moins transformés et plus nutritifs.
Utiliser des pains complets ou semi-complets, qui apportent des fibres, est idéal. Également, il est bon d’alterner entre différents types de céréales pour profiter d’une gamme d’éléments nutritifs.
Prévenir le cancer du sein : alimentation et mode de vie
La survenue du cancer du sein est multifactorielle, sans qu’un aliment particulier ne soit clairement responsable. Les facteurs de risque modifiables incluent une alimentation déséquilibrée, le manque d’activité physique et une consommation excessive d’alcool.
Pour minimiser les risques, il est conseillé d’adopter une alimentation équilibrée, riche en fruits, légumes et céréales complètes, tout en limitant les produits ultratransformés. Il convient également de rester vigilant quant à l’apport en phytoestrogènes, présents notamment dans le soja, en raison de leur interaction possible avec les cancers hormonodépendants comme le cancer du sein.
Dans cette quête de prévention et de bonne santé, le pain, s’il est choisi avec soin, peut continuer à être un allié sur votre table.