Des huiles de cuisson courantes augmentent le risque de cancer du sein, attention !

  • octobre 16, 2025
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Les huiles de cuisson et le cancer du sein : ce que révèle une récente étude

Le cancer du sein représente malheureusement le cancer le plus fréquent chez les femmes. Chaque année, des milliers d’études se penchent sur nos modes de vie, révélant, parfois à notre surprise, des liens insoupçonnés entre nos habitudes alimentaires et notre santé. La dernière en date a mis en avant un lien possible entre une consommation élevée d’acide linoléique, un acide gras présent dans plusieurs huiles de cuisson, et un risque accru de développer un cancer du sein triple négatif. Ce constat soulève une question essentielle : devrions-nous bannir certaines huiles de nos cuisines ? Le Dr Philippe Pouillart, expert en nutrition et oncologie, nous éclaire sur ce sujet.

EN BREF

  • Une étude récente établit un lien entre l’acide linoléique et le cancer du sein triple négatif.
  • L’alimentation joue un rôle clé dans la prévention du cancer, aux côtés d’autres facteurs.
  • Les huiles riches en oméga-6 ne doivent pas être bannies mais consommées intelligemment.

Le lien entre alimentation et risque de cancer du sein

Le Dr Pouillart souligne que l’alimentation a un impact non négligeable sur la santé. « Oui, et cela ne fait plus de doute aujourd’hui », affirme-t-il. Le cancer est effectivement une maladie multifactorielle où se mêlent génétique, âge, hormones, surpoids et mode de vie. Par conséquent, l’alimentation est l’un des paramètres sur lequel nous pouvons agir.

Certains régimes, comme la diète méditerranéenne, sont associés à un risque réduit de cancer, contrairement à un régime riche en graisses saturées, alcool ou aliments ultra-transformés qui augmente ces risques.

Ce constat est suffisamment soutenu pour que des programmes comme le Programme National Nutrition Santé (PNNS) répètent des messages de prévention simples et accessibles tels que :

  • Limiter les graisses saturées.
  • Consommer davantage de fibres, de fruits et de légumes.
  • Réduire la consommation d’alcool et d’aliments ultra-transformés.

Il est donc évident que l’alimentation, bien qu’elle ne soit pas le seul facteur, reste un levier majeur de prévention.

Les inquiétudes autour des huiles de cuisson

Une étude publiée récemment par la revue Science a relancé un débat déjà bien amorcé sur le rôle des acides gras dans le développement du cancer. Les chercheurs ont mis en lumière un lien entre une consommation excessive d’acide linoléique et une augmentation du risque de cancer du sein triple négatif, une forme particulièrement agressive de la maladie.

Acide linoléique : un acide gras essentiel mais à risque

L’acide linoléique appartient à la famille des oméga-6, crucial pour diverses fonctions de notre corps telles que la cicatrisation et la régulation hormonal. Cependant, son excès peut provoquer une inflammation chronique, un terrain favorable à de nombreuses pathologies, incluant certains cancers.

« Le problème n’est pas tant sa présence, mais son excès » – Dr Philippe Pouillart.

La balance entre oméga-6 et oméga-3 est indispensable. Dans nos sociétés occidentales, nous avons tendance à consommer trop d’oméga-6 par rapport aux oméga-3. Cela pousse à s’interroger sur le rapport entre ces acides gras et leur influence sur d’autres formes de cancers.

Comprendre l’équilibre des acides gras

Tous les acides gras ne se valent pas. Les oméga-3, présents dans l’huile de colza, certaines noix et les poissons gras, sont bénéfiques et anti-inflammatoires. Les oméga-9, retrouvés dans l’huile d’olive, sont également favorables pour la santé cardiovasculaire. En revanche, les oméga-6, présents dans des huiles comme celle de tournesol ou de maïs, sont nécessaires à l’organisme, mais en petites quantités.

Pour maintenir un bon équilibre, l’objectif est de veiller à un rapport oméga-6/oméga-3 optimal, idéalement autour de 4 à 5 au lieu des 10 à 15 observés dans certaines régions.

Pratiques alimentaires pour la prévention

Alors, faut-il éviter certaines huiles ? Pas nécessairement, selon le Dr Pouillart. Il s’agit plutôt de les consommer intelligemment. Les huiles riches en oméga-6 ne sont problématiques que si elles dominent l’alimentation. Rééquilibrer son régime est préférable à une interdiction.

Quelques conseils pratiques ?

  • Optez pour des cuissons douces (vapeur, mijotage) avec des aliments riches en oméga-3.
  • Évitez de réutiliser les huiles de friture.
  • Variez vos huiles pour assurer un apport équilibré.
  • Surveillez le point de fumée : une huile qui fume devient toxique.
  • Favorisez les aliments riches en oméga-3 : continuez à inclure des poissons gras, des graines et des noix.
  • Gardez une alimentation équilibrée, riche en fibres et pauvre en produits transformés.

Il est rassurant de savoir que vous n’avez pas besoin d’éliminer les huiles contenant de l’acide linoléique. L’essentiel réside dans une consommation raisonnée, combinée à un mode de vie sain, incluant activité physique régulière et dépistages appropriés.