
Helena Ranchal, directrice adjointe de Médecins du Monde, a récemment évoqué la situation critique en bande de Gaza. Depuis le début du conflit il y a deux ans, l’organisation n’a jamais cessé ses opérations, mais les défis demeurent immenses. Alors que les bombardements diminuent, la population continue de souffrir d’un manque crucial de ressources.
EN BREF
- Les humanitaires peinent à fournir de l’aide à Gaza en raison de restrictions aux frontières.
- Des milliers de Gazaouis nécessitent des soins médicaux d’urgence, alors que les infrastructures de santé sont à l’agonie.
- La malnutrition touche près de 40% des femmes enceintes dans la région, entraînant des risques pour la santé des futurs enfants.
Actuellement, Médecins du Monde opère depuis le sud de Gaza, ayant dû évacuer Gaza City en raison des bombardements. Helena Ranchal souligne qu’il existe encore trois cliniques fonctionnelles, mais avec des ressources très limitées. « Les besoins restent colossaux. Nous avons des camions prêts à entrer avec des fournitures sanitaires et médicales, mais les délais d’entrée sont incertains », explique-t-elle.
En l’absence de bombardements, la situation matérielle des habitants reste désastreuse. Les disponibilités en vivres, en eau potable et en médicaments sont alarmantes. Avant le début des hostilités, environ 500 camions pénétraient Gaza chaque jour ; aujourd’hui, ce chiffre est tombé à quelques dizaines.
Pour répondre à cette détresse, Médecins du Monde met en place des plateformes de coordination. Ces dernières permettent d’évaluer les besoins de la population dans chaque région, avec un accent mis sur la santé primaire. Cependant, face à un système hospitalier débordé et inefficace, l’organisation doit souvent intervenir au-delà de sa mission initiale.
Un autre problème majeur réside dans l’état des infrastructures. Bien que certaines routes soient libérées, d’autres restent dangereuses en raison de dispositifs explosifs. Cette insécurité est exacerbée par la pauvreté extrême, laissant les habitants dans un état de désespoir aigu. Les équipes sur le terrain font face à des situations tragiques et personnelles ; de nombreux membres ont perdu des proches dans le conflit et doivent déménager fréquemment pour assurer leur sécurité.
D’après les enquêtes réalisées par l’organisation, 40% des femmes enceintes souffrent de malnutrition. Les conséquences de cette situation sont sévères, avec des risques immédiats pour les enfants à naître. De plus, la promiscuité et l’insuffisance d’accès à l’eau potable favorisent l’émergence de maladies infectieuses.
Ranchal conclut sur un ton à la fois inquiet et déterminé : « Il est essentiel de célébrer le retour à un calme relatif, ainsi que la libération des otages. Toutefois, la priorité absolue doit être d’accélérer l’acheminement de l’aide humanitaire. La survie de cette population ne doit pas dépendre uniquement du silence des bombes. »