L’acupuncture : Bienfaits et fonctionnement

Plus d’un Français sur deux a eu recours à la médecine douce, et près de 28 % d’entre eux ont déjà consulté un acupuncteur. D’après une étude de l’Inserm, les principales raisons qui poussent à cette pratique tournent souvent autour des syndromes douloureux, notamment les douleurs ostéo-articulaires et les céphalées. Ces consultations sont également fréquentes pour des problèmes de stress, de fatigue ou de troubles du sommeil.

Qu’est-ce que l’acupuncture et quels sont ses bienfaits ? Cette pratique thérapeutique, ancrée dans la médecine traditionnelle chinoise, repose sur la stimulation de points précis du corps. Elle vise à traiter les origines des troubles et à atténuer certains symptômes. En complément de traitements conventionnels, l’acupuncture est souvent sollicitée pour soulager des douleurs chroniques telles que les lombalgies ou les migraines, pour traiter des troubles fonctionnels comme les nausées et l’insomnie, et pour réduire le stress.

Dans le cadre légal français, seuls les médecins, sages-femmes et chirurgiens-dentistes ayant suivi une formation spécifique peuvent pratiquer l’acupuncture. Le Dr Marc Martin précise :

« Il est important de ne pas faire perdre de temps à un patient : quelqu’un qui vient avec une violente douleur à la tête doit bénéficier d’un examen médical permettant d’éliminer une pathologie grave ».

Fonctionnement de l’acupuncture

Historiquement, la médecine chinoise définit la santé comme une circulation harmonieuse des énergies à travers le corps, le long de canaux appelés « méridiens ». Un déséquilibre dans cette circulation engendre des maladies. L’acupuncture, parmi d’autres méthodes comme la diététique ou le massage, vise à rétablir cet équilibre. Le Dr Martin ajoute :

« Aujourd’hui, la pratique médicale de l’acupuncture s’est en partie détachée de cette conception traditionnelle pour intégrer les connaissances scientifiques modernes ».

Des avancées telles que l’IRM fonctionnelle permettent d’observer comment l’acupuncture stimule certaines zones du cerveau, mettant en lumière ses effets sur le système nerveux central.

Acupuncture et douleurs chroniques

Une méta-analyse réalisée par Vickers en 2018 révèle que l’acupuncture présente une efficacité nettement supérieure au placebo et même à l’absence de traitement pour des douleurs telles que les lombalgies, cervicalgies, arthrose et céphalées chroniques. De plus, ses effets semblent persister, avec une légère diminution, moins de 15 %, après un an. Le Dr Henri Yves Truong Tan Trung souligne l’importance de cette approche :

« La douleur chronique, en particulier neuropathique, peut être complexe à traiter en médecine générale. L’acupuncture offre une alternative non médicamenteuse intéressante pour ces patients ».

Lombalgie et sciatique

Une étude clinique menée en 2025 auprès de personnes âgées souffrant de lombalgie chronique montre que l’acupuncture améliore l’incapacité liée aux douleurs dorsales, la rendant une option thérapie recommandée pour cette tranche d’âge.

Céphalées chroniques et migraines

Plusieurs études confirment que l’acupuncture est efficace pour réduire la fréquence et l’intensité des crises de migraine, offrant un soulagement significatif pour de nombreux patients.

Arthrose

Dans les cas d’arthrose, notamment au niveau du genou, l’acupuncture peut contribuer à diminuer la douleur tout en améliorant la mobilité articulaire et la qualité de vie des patients.

Alternatives pour douleurs neuropathiques

Les douleurs neuropathiques, telles que celles causées par une névralgie post-zostérienne, représentent souvent un défi pour les traitements conventionnels. L’acupuncture apparaît comme une voie prometteuse pour les patients lorsque les médicaments sont insuffisants ou mal tolérés.

L’acupuncture : nocivité et contre-indications

L’acupuncture doit idéalement être indolore. Le Dr Marc Martin rassure en notant que

« La plupart des patients ressentent seulement une petite piqûre ou un léger picotement lors de l’insertion des aiguilles. Ce qui explique leur fidélité lors des consultations ».

Malgré sa réputation de sécurité, certaines contre-indications existent :

• Infection cutanée ou plaie au site d’insertion.
• Maladie hémorragique non contrôlée.
• Troubles de la coagulation ou traitement anticoagulant.
• Patients immunodéprimés.

Il est à noter que la grossesse n’est pas une contre-indication à l’acupuncture. Au contraire, elle est souvent recommandée et appropriée durant cette période, comme l’indique le Dr Henri Tan Trung.

Effets secondaires et considérations finales

Les effets secondaires liés à l’acupuncture sont généralement minimes. Un rapport de l’Inserm souligne que

« l’acupuncture présente des effets secondaires très faibles ».

Les effets les plus couramment rapportés incluent :

• Douleur locale à l’insertion de l’aiguille.
• Petits saignements ou hématomes.
• Sensation de fatigue.
• Parfois, léger malaise sans gravité.

Ces manifestations sont souvent temporaires et bénignes, laissant entrevoir les bienfaits durables que cette pratique millénaire peut apporter.