L’Assemblée nationale valide le budget de la Sécurité sociale avec une marge de 13 voix

  • décembre 14, 2025
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Ce lundi, l’Assemblée nationale a rendu son verdict sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Après un intense suspense, les députés ont adopté le texte crucial du gouvernement par 247 voix pour et 234 contre. Ce vote, qui s’annonçait spécialement serré, est le résultat d’une manœuvre politique stratégique, car le Premier ministre a consenti à suspendre la réforme très médiatisée des retraites, un geste significatif dans le cadre du débat budgétaire.

EN BREF

  • Adoption du PLFSS par l’Assemblée nationale, avec 247 voix pour, 234 contre.
  • Le gouvernement avait suspendu la réforme des retraites au profit de ce texte.
  • Les partis Renaissance et socialistes ont apporté un soutien crucial, tandis que les oppositions se sont divisées.

Avant ce vote déterminant, la tension était palpable dans l’hémicycle. Les débats avaient été animés, et les discussions contradictoires ont mis en lumière le clivage profond entre les différentes forces politiques. La majorité, composée de Renaissance, du Mouvement démocrate (MoDem), du Parti socialiste (PS) et des députés indépendants du groupe Liot, avait appelé à approuver ce projet de loi, créant ainsi un front uni en faveur de la sécurité sociale.

À l’inverse, l’opposition, regroupant Les Républicains et Horizons, avait opté pour un refus manifeste. Les Insoumis, les communistes et l’alliance d’extrême droite RN-UDR se sont également positionnés dans le camp des opposants. Cette diversité dans les positions souligne le climat de division qui règne au sein de l’Assemblée nationale.

Des choix stratégiques pour les groupes politiques

Dans le détail, la posture du parti Horizons mérite une attention particulière. Le chef des députés de ce groupe, Paul Christophe, a annoncé lundi que « une très large majorité » de son groupe allait s’abstenir lors du vote. Ce choix fait écho à l’appel à l’abstention lancé par Edouard Philippe, président du parti, qui affirme ne pas vouloir « être le facteur de chaos » en votant contre la mesure.

Les choses étaient tout autrement du côté des Républicains. Bruno Retailleau, leur leader, a orienté ses troupes vers un refus de soutenir ce « budget socialiste », prévenant qu’il pourrait « préparer un crash social ». Son homologue, Laurent Wauquiez, a essayé d’adoucir la position, en insistant sur une abstention majoritaire pour ne pas devenir « un facteur de blocage ».

La position fluctuante de certains groupes a suscité des interrogations quant à leur capacité à maintenir une ligne politique cohérente face à des enjeux aussi cruciaux. Les votes d’autres groupes, tels que les communistes, qui s’orientaient vers un vote majoritairement contre avec 10 voix sur 17, montrent une certaine logique de blocage entre les différentes franges politiques.

Dans un premier temps dans la même journée, l’Assemblée a également adopté la partie dépenses du budget de la Sécurité sociale, avec un score de 227 voix pour et 86 contre. Ce vote a été marqué par une large abstention à l’extrême droite, révélant un malaise sous-jacent face à la pression exercée par l’opinion publique et les forces politiques en présence.

Ce processus législatif se poursuit maintenant avec un dernier passage au Sénat, avant que le texte ne retourne une dernière fois à l’Assemblée pour une adoption définitive. Le gouvernement, conscient des enjeux financiers, a prévenu que sans cette loi, le déficit de la Sécurité sociale pourrait atteindre 30 milliards d’euros d’ici 2026, contre 23 milliards en 2025. Cette future réalité économique souligne la nécessité impérieuse d’une solidarité politique pour maintenir l’équilibre financier de notre système de protection sociale.