« Le maire de Sarcelles agressé : une pierre jetée lors d’une réunion de quartier »

  • octobre 14, 2025
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Mercredi soir, un incident choquant s’est produit aux abords de l’école Val Fleuri à Sarcelles, visant Patrick Haddad, le maire socialiste de la ville, en poste depuis 2018. L’élu se dirigeait vers une réunion de quartier traditionnelle lorsqu’il a été victime d’un guet-apens.

EN BREF

  • Patrick Haddad, maire de Sarcelles, a été agressé mercredi soir près d’une école.
  • Il dénonce une atteinte à la démocratie et appelle à un renforcement des mesures de sécurité.
  • En 2024, 2 501 incidents de violence ont ciblé des élus locaux en France.

Aux alentours de 21 heures, alors qu’il venait de sortir de son véhicule, le maire a été assailli par une dizaine d’individus masqués lui lançant des œufs et des pierres. Dans une déclaration, il a raconté : « Je venais de sortir de ma voiture quand j’ai reçu des pierres sur mon véhicule. J’ai alors vu une dizaine d’individus aux visages masqués qui m’ont caillassé avec des œufs et des pierres. »

Malgré la violence de l’attaque, Patrick Haddad a rassuré les habitants, soulignant, « J’ai reçu une pierre sur le cou, qui m’a causé quelques égratignures, et un œuf sur la jambe, mais je tiens à rassurer les habitants : je vais bien. » Il a réussi à trouver refuge dans l’école où il se rendait.

Démarche de l’élu face à l’agression

Cette agression, selon M. Haddad, représente « une atteinte à la démocratie ». Il a mis en lumière le contexte d’insécurité qui entoure ce quartier : « C’est une minorité de jeunes liés de près ou de loin au trafic de drogue qui prend en otage tout un quartier et pourrit la vie des habitants. » En effet, la violence à Sarcelles semble s’intensifier. L’école qu’il visait avait déjà été ciblée par des tirs de mortiers d’artifice lors d’une précédente réunion, il y a deux ans, et plusieurs incidents, y compris des agressions à la bombe lacrymogène, y ont eu lieu cet été.

Les chiffres sont alarmants. En 2024, selon le Centre d’analyse et de lutte contre les atteintes aux élus, pas moins de 2 501 incidents de violence ou d’incivilité ont visé des élus locaux en France. Dans ce climat de violence, les maires, comme Patrick Haddad, se retrouvent de plus en plus en première ligne, représentant 64 % des victimes de ces agressions.

Appel à des mesures renforcées

Face à cette spiral de violence, Patrick Haddad demande des actions concrètes du gouvernement pour lutter contre le trafic de drogues, facteur aggravant pour la sécurité : « J’appelle également l’État à renforcer sa lutte contre le trafic de stupéfiants, qui est générateur de la montée de la violence au sein d’une partie de la jeunesse. »

Les forces de l’ordre ont été mobilisées immédiatement après l’agression, et un dépôt de plainte pour violence physique envers un élu a été effectué. Bien que les assaillants soient toujours en fuite, M. Haddad a exprimé sa gratitude envers le Préfet du Val-d’Oise, ainsi que la police nationale, pour leur intervention rapide et aux habitants présents pour leur soutien.

Désormais, le maire maintient un engagement ferme : « Ma mission d’élu est de servir les Sarcelloises et les Sarcellois, sans peur et avec détermination. Je continuerai à aller sur le terrain. La violence doit reculer. »

Cette agression soulève des questions sur le niveau de sécurité des élus, en particulier dans des quartiers sensibles, où les défis semblent se multiplier. Une loi adoptée en mars 2024 vise à renforcer la protection des maires et des élus locaux, mais l’efficacité de ces mesures reste à démontrer.