L’Assemblée nationale a voté contre la systématisation du Nutri-Score, une décision qualifiée de « erreur » par Thierry Cotillard, président du groupement Les Mousquetaires/Intermarché.
EN BREF
- Le 4 décembre, l’Assemblée nationale a rejeté la généralisation du Nutri-Score.
- Thierry Cotillard évoque l’influence du « lobby des industriels » sur cette décision.
- La tendance des consommateurs vers des choix plus sains reste forte, malgré ce revers politique.
Thierry Cotillard, lors d’une intervention sur franceinfo le 11 décembre, a exprimé son mécontentement suite au rejet par l’Assemblée nationale de la proposition visant à rendre obligatoire le Nutri-Score sur les emballages alimentaires.
Les députés, le 4 décembre, ont voté contre cette mesure qui aurait permis un affichage systématique du Nutri-Score, un outil d’évaluation nutritionnelle qui classe les produits alimentaires sur une échelle allant du vert (A) au rouge (E). Pour Thierry Cotillard, cette décision révèle l’influence du lobby industriel sur les choix politiques.
Il précise : “C’est une erreur“. Selon lui, la prévention des dépenses de santé liées aux modes de vie passe incontestablement par une meilleure alimentation. “Quand on parle du budget de la Sécurité sociale, le premier levier de prévention pour réduire les dépenses futures, c’est de bien s’alimenter. Il y a évidemment un lien entre alimentation et santé“, souligne-t-il.
Le président du groupement Les Mousquetaires, qui gère des enseignes telles qu’Intermarché et Netto, met en lumière l’importance croissante pour les consommateurs d’avoir accès à des informations fiables sur la nutrition. Il affirme que la première préoccupation des clients lors de leurs courses est le prix, suivie de près par les évaluations des produits sur des applications comme Yuka.
Lancée en 2017, l’application Yuka permet aux utilisateurs de scanner des produits alimentaires et cosmétiques pour en analyser la composition et l’impact sur la santé. Thierry Cotillard note que ce rejet est symptomatique d’une résistance à être noté, une affirmation qu’il ne prend pas à la légère. “Ne soyons pas dupes. Nous sommes sur le terrain, on connaît les consommateurs, et je peux vous assurer qu’il faut avancer sur Yuka et le Nutri-Score“, plaide-t-il.
Malgré un contexte où de nombreux Français cherchent à réduire leur consommation de sucre et de matières grasses, Thierry Cotillard demeure optimiste à l’approche des fêtes de fin d’année. Il évoque une légèreté dans les choix alimentaires pendant cette période : “Les gens vont se lâcher. Pour Noël, c’est normal : du foie gras, du saumon… C’est un peu gras, mais pour deux jours, ça va le faire !”
Cette déclaration évoque l’ambivalence avec laquelle les consommateurs abordent leurs choix alimentaires : d’un côté, une volonté de manger sainement, et de l’autre, un goût pour les plaisirs festifs et gourmands. Il est évident que ces tendances cohabitent et reflètent les complexités du comportement alimentaire moderne.
En somme, le rejet de la généralisation du Nutri-Score soulève plusieurs questions sur l’influence des lobbys dans les décisions politiques. Alors que l’intérêt pour des choix alimentaires plus sains est manifeste chez de nombreux consommateurs, les acteurs de l’industrie alimentaire se retrouvent en position délicate, entre obligations réglementaires et attentes du public.