
Recevoir un diagnostic de maladie de Charcot à seulement 47 ans est un choc pour quiconque, et cela l’est tout particulièrement pour Lewis Moody, ancien capitaine de l’équipe de rugby d’Angleterre. Contrairement à ce que l’on pourrait attendre, Moody ne se sent pas malade, mais il est conscient des enjeux liés à cette sclérose latérale amyotrophique (SLA), affection neurodégénérative qui risque de bouleverser sa vie dans les années à venir.
EN BREF
- Lewis Moody, ancien rugbyman, annonce son diagnostic de SLA.
- La SLA a un pronostic sérieux, entraînant souvent la mort en 3 à 5 ans.
- Une sensibilisation est en cours en France avec le lancement de l’Institut Charcot.
Dans une interview accordée à la BBC, Moody a partagé son ressenti : “Je ne me sens pas malade. Mes symptômes sont très légers…” Bien qu’il présente une légère atrophie musculaire à la main et à l’épaule, l’ancien joueur, champion du monde en 2003, se dit encore capable de mener une vie quotidienne normale. “J’espère que cela continuera aussi longtemps que possible,” ajoute-t-il, exprimant ainsi un optimisme teinté de lucidité.
Une maladie au pronostic très sombre
La sclérose latérale amyotrophique est une maladie redoutable. Selon l’Inserm, cette pathologie conduit souvent à la mort dans un délai de 3 à 5 ans après le diagnostic. Elle provoque une paralysie progressive qui affecte les muscles responsables de la motricité volontaire, incluant à terme des difficultés de déglutition et de respiration. Ce tableau, bien que sombre, est souvent méconnu du grand public.
Des facteurs tels que l’exposition à des toxines, le tabagisme, ou des pratiques sportives intensives sont suspectés d’accroître le risque de développer la SLA. Une étude menée en 2021 par l’université de Sheffield a même conclu que l’exercice physique intense pourrait contribuer à l’apparition de cette affection, en raison d’un manque d’oxygénation des motoneurones.
Ce constat n’est pas isolé. D’autres rugbymen ont également été touchés par cette maladie. Ed Slater, atteint de SLA et maintenant en fauteuil roulant, ainsi que Doddie Weir, qui a succombé à la maladie en 2022, sont des exemples poignants de ce que peut représenter cette maladie pour des athlètes de haut niveau.
Face à cette situation inquiétante, une dynamique de sensibilisation est nécessaire. Tout récemment, en octobre 2025, l’Association pour la Recherche sur la SLA (ARSLA) a annoncé le lancement de l’Institut Charcot en France, le premier dédié exclusivement à la lutte contre cette maladie. Cette initiative vise à accroître les recherches tout en levant des fonds pour améliorer la prise en charge et le soutien des personnes touchées.
Ce tournant dans la vie de Lewis Moody soulève des questions sur la santé des athlètes professionnels. Comment les instances sportives peuvent-elles mieux protéger les sportifs de haut niveau face à des risques de santé insoupçonnés ? La pathologie de Moody devrait encourager des réflexions profondes sur la santé et le bien-être des sportifs après leur carrière.
Avec chaque témoignage, chaque découverte scientifique, l’espoir s’inscrit un peu plus dans la lutte contre la sclérose latérale amyotrophique. L’histoire de Lewis Moody est celle d’un champion qui, même face à l’adversité, choisit de regarder vers l’avenir avec courage.