Narges Mohammadi, symbole de résistance : “Elle inspire les Iraniennes à se libérer du voile

  • octobre 15, 2025
  • 1333 Views

Narges Mohammadi, l’icône visionnaire qui résiste à tout

Narges Mohammadi, l’icône visionnaire qui résiste à tout

Publiée le 10 octobre 2025

Narges Mohammadi dans son appartement à Téhéran, le 23 janvier 2025.

Narges Mohammadi est assise dans son appartement à Téhéran, le 23 janvier 2025.

Nooshin Jafari/Middle East Images/AFP

Dans un monde déchiré par les conflits et bousculé par la montée des tensions, la résistance prend une forme inspirante à travers des figures comme Narges Mohammadi.
Icône des droits des femmes en Iran, elle se bat contre le régime répressif depuis plus de deux décennies.
Lauréate du prix Nobel de la paix en 2023, elle incarne l’espoir d’un changement alors que la lutte pour les libertés fondamentales se réveille en Iran.

EN BREF

  • Narges Mohammadi, figure emblématique des droits humains en Iran, a reçu le prix Nobel de la paix en 2023.
  • Elle lutte contre les dérives répressives du régime iranien depuis plus de 25 ans.
  • Sa détermination a contribué à inspirer de nombreuses Iraniennes à revendiquer leur liberté, notamment contre l’obligation du port du voile.

Le récent conflit entre Israël et la République islamique a amplifié les inquiétudes concernant sa sécurité personnelle.
Après la « guerre des douze jours » en juillet 2025, Mohammadi a été forcée de se cacher pour échapper à la répression.
“J’ai été menacée d’élimination physique par des agents du régime”, a-t-elle confié au comité norvégien qui lui a remis le prix Nobel.

Un parcours de résistante

Née le 21 avril 1972 à Zandjan, à l’ouest de Téhéran, Narges Mohammadi n’a jamais eu peur de s’opposer à l’injustice.
Polyvalente, titulaire d’un diplôme en physique, elle est également journaliste et vice-présidente du Centre des défenseurs des droits des humains,
fondé par Shirin Ebadi, premier prix Nobel de la paix iranienne. Sa voix s’élève contre les violations des droits des femmes, la peine de mort et la répression politique.

Tout au long de son parcours, Mohammadi a été emprisonnée à plusieurs reprises, accusée de divers motifs souvent improbables.
Dans la prison d’Evin, réputée pour son traitement inhumain des détenus politiques, elle a utilisé son temps pour sensibiliser le monde
sur la condition des femmes et des prisonniers politiques en Iran. “Vous ne pouvez pas nous enlever notre indépendance d’esprit”, martelait-elle.

Le mouvement des femmes en Iran

La lutte pour les droits des femmes s’est intensifiée après la mort tragique de Mahsa Amini en 2022.
Mohammadi, alors en détention, a posté un message fort sur les réseaux sociaux. Ses mots résonnent encore aujourd’hui :
“Je n’accepterai pas le hijab obligatoire.” Cette prise de position, loin d’aller dans l’ombre, a propulsé la question des libertés individuelles
sur le devant de la scène internationale.

Des défis persistants

Aujourd’hui, même si la répression est omniprésente, Mohammadi reste une voix incontournable.
“La République islamique fera face à des difficultés sans précédent. Si nous survivons, ce sera grâce aux femmes”, a-t-elle déclaré récemment.
Sa détermination et son courage continuent de galvaniser un mouvement de femmes iraniennes qui ne comptent pas céder face à l’oppression du régime.

À l’heure où l’ignorance et la désinformation menacent les fondements mêmes des démocraties, il est essentiel de donner la parole
à des figures comme Narges Mohammadi. Elle n’est pas qu’une militante, mais un symbole de résistance et d’espoir.
Alors que les événements en cours démontrent la fragilité des libertés civiles, ses actions rappellent à chacun de nous l’importance de la lutte pour les droits fondamentaux.