Nouvelle-Aquitaine : une étude bouleversante sur les suicides dans la région

  • octobre 13, 2025
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Le nombre de décès par suicides en Nouvelle-Aquitaine est resté *stable* ces dernières années, mais une *autre réalité* inquiétante émerge : celle des hospitalisations pour gestes auto-infligés et tentatives de suicide, qui ne cessent de croître. L’antenne de Santé publique France dans la région a mené une enquête révélatrice, mettant en lumière un phénomène aux implications sanitaires préoccupantes. À l’heure où la santé mentale est plus que jamais au cœur des débats, cet état des lieux interroge nos modes de vie et nos priorités collectives.

EN BREF

  • Les hospitalisations pour gestes auto-infligés chez les jeunes augmentent, atteignant 9 400 cas en 2024.
  • Les adolescentes de 11 à 17 ans sont les plus touchées, avec un taux d’hospitalisation de 766 pour 100 000 habitants.
  • La pendaison reste la première cause de décès par suicide dans la région, particulièrement chez les hommes âgés.

Une hausse alarmante des hospitalisations

La *dernière enquête* révèle une *tendance préoccupante* : le nombre d’hospitalisations pour gestes auto-infligés, tels que les mutilations et les scarifications, est en constante augmentation parmi les jeunes. En 2024, ce chiffre atteint un total de 9 400 hospitalisations chez les 11-24 ans, représentant une augmentation de 6 % par rapport à 2023. Ce phénomène est particulièrement marquant chez les filles de 11 à 17 ans qui, avec un taux de 766 hospitalisations pour 100 000 habitants, affichent une vulnérabilité inquiétante.

Laurent Filleul, épidémiologiste et responsable de la cellule régionale à Bordeaux, aborde aussi les implications de ce constat : « *La dégradation globale des indicateurs*, particulièrement chez les jeunes filles, nous pousse à nous interroger sur l’origine de ce mal-être », soutient-il. Le contexte économique, la crise politique, ainsi que l’impact durable de la pandémie de Covid-19 semblent y contribuer. Bien que la parole sur la santé mentale se soit libérée, cela n’est pas suffisant pour pallier la détresse croissante vécue par ces jeunes.

Les facteurs de vulnérabilité

Les adolescentes sont confrontées à une multitude de pressions, que ce soit à travers les *injonctions sociales* sur l’apparence physique, l’exposition aux violences sexistes ou encore le cyberharcèlement. La Gironde, selon les statistiques, est le département où le nombre de passages aux urgences pour des gestes auto-infligés est le plus élevé, alors que la Dordogne a enregistré le plus d’hospitalisations en raison de cette problématique. Ce tableau pose la question des soutiens disponibles pour ces jeunes et des stratégies à mettre en œuvre.

La pendaison, un acte désespéré

Bien que le taux de décès par suicide dans la région soit stable, l’enquête révèle que la pendaison demeure la *première cause* de décès ; 50 % des individus décédés ont utilisé ce moyen. Les hommes âgés de plus de 65 ans sont particulièrement concernés. « *Le suicide par pendaison est un acte désespéré* » déclare Laurent Filleul. Cela incite à s’interroger sur la solitude ressentie et le sentiment de perte de sens qui touche de nombreuses personnes, notamment dans un contexte de crise globale.

Des initiatives sont en cours pour mieux comprendre la situation, en particulier celle des agriculteurs – un groupe qui semble particulièrement affecté par la détresse psychologique. De plus, Santé Publique France rappelle l’existence d’un numéro vert national, le 3114, disponible 24 heures sur 24, pour soutenir ceux qui souffrent de pensées suicidaires. Ce service, composé de professionnels formés à l’écoute, est crucial pour quiconque recherche de l’aide.

La santé mentale mérite une attention particulière et des dispositions sérieuses. Alors que la parole se libère progressivement, il appartient à chacun d’entre nous de veiller au bien-être des plus fragiles, mais aussi de réfléchir aux solutions à adapter pour un avenir meilleur. Prendre soin de notre santé mentale doit devenir une priorité non seulement individuelle, mais également collective.