
Un Test Prometteur pour Diagnostiquer le Sepsis Rapidement
Le sepsis, souvent désigné comme une épidémie silencieuse, reste un défi majeur en matière de santé publique. Avec environ 57 000 décès en France chaque année et 11 millions au niveau mondial, cette infection met en lumière l’importance d’un diagnostic rapide et efficace. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des conditions aussi banales qu’une grippe mal soignée ou une cystite peuvent engendrer des complications fatales.
La rapidité du diagnostic est cruciale pour augmenter les chances de survie des patients. Les méthodes actuelles, reposant sur des cultures de sang, peuvent prendre entre deux et six jours, compromettant ainsi la qualité des traitements administrés. Face à cette problématique, deux chercheurs, Franck Tarendeau et Cyril Dian, de la start-up Océan Dx, ont développé une solution innovante pour ce diagnostic.
EN BREF
- Le sepsis est responsable de 57 000 décès annuels en France
- Un nouveau test pourrait réduire le temps de diagnostic à 3,5 heures
- Un essai clinique à grande échelle est prévu pour 2026
Une Étude Novatrice
Franck Tarendeau et Cyril Dian ont testé leur nouvel outil diagnostique sur 107 patients hospitalisés au CHU de Bordeaux. Dirigée par le docteur Antoine Dewitte, anesthésiste-réanimateur et chercheur à l’Inserm, cette étude a été menée entre mai 2024 et juin 2025. Tous les participants présentaient des signes d’infection après des interventions chirurgicales abdominales ou thoraciques.
Les résultats sont prometteurs : le nouveau test présente 100 % de sensibilité par rapport aux méthodes standards et une concordance de 95 % dans l’identification des agents pathogènes. Dans un environnement où le temps est un facteur déterminant, un délai moyen d’obtention des résultats de seulement cinq heures a été observé, avec l’ambition de passer à 3,5 heures dans sa version commercialisée.

Des résultats qui font écho
Le docteur Dewitte a exprimé son enthousiasme lors de la présentation des résultats au congrès Sepsis à Heidelberg, en Allemagne. « C’est une indéniable avancée. Nous pourrons prescrire le bon antibiotique, rapidement », déclare-t-il. Il souligne la qualité de la collaboration entre son équipe, le CHU de Bordeaux et Océan Dx, qui repose sur une approche rigoureuse face à la validité des résultats.
Ce partenariat pourrait également ouvrir des perspectives de recherche sur les interactions entre les pathogènes et notre microbiote, abordant ainsi des questions cruciales, telles que la dysbiose intestinale.
Vers un Essai Clinique à Grande Échelle
Toutefois, la route vers la commercialisation du test est encore longue. La première étude clinique, bien que prometteuse, a été réalisée à une échelle limitée. Tarendeau précise : « Un autre essai clinique a été prévu pour 2026, et ce n’est qu’après cette étape que nous pourrons demander une autorisation de mise sur le marché en Europe, avec un début de commercialisation prévu en 2029. »
Si cette innovation s’avère efficace, elle pourrait devenir une alternative standard aux hémocultures et autres tests d’identification actuellement utilisés dans les hôpitaux du monde entier.
Le développement du test d’Océan Dx représente une étape significative non seulement pour la lutte contre le sepsis, mais également pour le secteur médical en général. L’espoir est que cette avancée technologique permettra de sauver de nombreuses vies à l’avenir.