
La sédentarité constitue un enjeu sanitaire majeur à l’échelle mondiale. Une étude révélée en 2021 par The Lancet a mis en lumière son impact dévastateur : elle serait responsable de 9% des décès prématurés, soit environ 5,3 millions de personnes chaque année. En France, la situation est préoccupante : les adultes passent en moyenne sept heures par jour assis devant un écran, et plus de 37 % d’entre eux y consacrent plus de huit heures quotidiennement.
EN BREF
- La sédentarité est responsable de 9% des décès prématurés dans le monde.
- L’Anses recommande de marcher cinq minutes toutes les 30 minutes pour contrer ses effets.
- Un mode de vie physiquement actif est essentiel pour la prévention des maladies chroniques.
Le mercredi 8 octobre, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a publié une expertise alarmante sur les dangers de la sédentarité. Elle préconise des recommandations tant pour les adultes que pour les enfants, visant à réduire les effets délétères liés au temps passé assis. L’Anses souligne que marcher cinq minutes toutes les 30 minutes à une intensité faible à modérée peut améliorer des variables métaboliques essentielles, telles que la glycémie et l’insulinémie.
Lutter contre les maladies chroniques
Pour les enfants, les données suggèrent que des interruptions plus intenses, telles que trois minutes d’activité physique toutes les 30 minutes, peuvent avoir des bénéfices encore plus prononcés. Que ce soit à l’école ou dans le milieu professionnel, l’Anses incite à établir ces ruptures régulières de sédentarité.
Ces pauses dans la journée peuvent jouer un rôle crucial dans la prévention de plusieurs maladies chroniques, notamment le diabète de type 2, l’obésité et les affections cardiovasculaires, exacerbées par un mode de vie sédentaire. En outre, ces interruptions favorisent l’amélioration des fonctions cognitives. D’après l’Anses, marcher quelques pas régulièrement tout au long de la journée peut également influencer positivement l’attention, l’humeur et réduire la sensation de fatigue. Perrine Nadaud, adjointe au chef de l’unité en charge des questions liées à l’activité physique, précise : « Ces effets bénéfiques sont constatés lorsque la position assise est rompue régulièrement, en visant l’idéal toutes les 30 minutes. »
Se bouger au quotidien
Pour intégrer plus de mouvement dans votre quotidien, l’Anses recommande des gestes simples comme choisir les escaliers plutôt que l’ascenseur ou préférer discuter en marchant. Le rappel essentiel est que les meilleurs effets sont obtenus autour de 30 minutes d’activité, ceux-ci s’atténuant au-delà, en particulier si l’on dépasse une heure d’activité continue.
Toutefois, ces recommandations ne remplacent pas la nécessité d’avoir une vie physiquement active en permanence. Une statistique à retenir : le manque d’activité physique est lié à 3 000 nouveaux cas de cancer chaque année en France, selon l’Institut national du cancer. Irène Margaritis, adjointe au directeur de l’alimentation, de la santé animale et végétale, déclare : « Aujourd’hui, la prévention en santé publique passe par une nouvelle organisation de nos modes de vie. » L’Agence plaide depuis plusieurs années pour la création d’environnements propices à un mode de vie actif, tant à l’école qu’au travail.