Cancérologie : l’hôpital Royan Atlantique face à des défis persistants

  • octobre 11, 2025
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Dans le paysage médical de la région de Royan, des médecins généralistes expriment leur découragement face à la pénurie de spécialistes en oncologie. L’un d’eux a récemment découvert un cancer chez une patiente, mais se trouve désarmé, ne sachant pas où l’orienter. À l’hôpital de Royan, les admissions de nouveaux patients sont fermées, et la situation est similaire à Saintes. Dans une tentative d’obtenir des réponses, il a contacté l’institut Bergonié à Bordeaux, mais les communications semblent mener à un vide inquiétant. Ce contexte est particulièrement préoccupant dans une zone où la population est majoritairement composée de personnes âgées.

EN BREF

  • Les médecins généralistes de Royan sont confrontés à une crise d’orientation de patients cancéreux.
  • Le service d’oncologie du Groupement Hospitalier de Territoire fonctionne avec un personnel réduit.
  • La situation pourrait s’aggraver avec des déprogrammations de traitements déjà en place.

Le service d’oncologie du Groupement Hospitalier de Territoire est affaibli, avec un effectif minimal. Le Dr Florence Borde-Mougenot, cheffe du service, a exprimé ses inquiétudes avant l’été, alors que l’équipe lutte pour maintenir une activité malgré un rythme de travail épuisant et anxiogène. “Nous posons des rustines, mais nous ne savons pas combien de temps nous pourrons tenir”, a-t-elle déclaré, insistant sur le soutien précieux de l’équipe paramédicale et de la direction de l’hôpital. Malheureusement, la réalité depuis cet été est que la situation n’a fait qu’empirer, avec un manque de perspective de recrutement.

Déprogrammations et répercussions

Actuellement, le service d’oncologie à Royan est opérationnel avec une seule oncologue, le Dr Borde-Mougenot étant en congés jusqu’au 20 octobre. Un autre médecin, actuellement en arrêt maladie, devrait reprendre en novembre, mais a prévenu que sa présence ne serait pas à temps plein. La directrice de l’hôpital, Laurence Couloudou, souligne l’ampleur de cette crise.

Le climat est tel que, selon Patrick Gaudin, secrétaire général de la CGT au centre hospitalier, “la situation est dramatique.” Il a fait savoir que des décisions difficiles avaient été prises récemment, notamment des déprogrammations de traitements. Certaines personnes pourraient même envisager de stopper leur chimiothérapie à cause de cette incertitude. Le manque de recrutement, malgré l’augmentation du nombre de cas de cancer, soulève des interrogations inquiétantes. “On ne forme plus assez de médecins,” souligne-t-il, à juste titre.

Cette crise est le reflet d’un problème plus vaste dans le système de santé français, où la demande croissante de soins médicaux se heurte à un manque de ressources et de spécialistes. Poser la question de l’avenir de la médecine, et surtout des systèmes qui s’occupent de ces patients vulnérables, devient une nécessité.

Alors que le nombre de cancers continue d’augmenter, il est urgent de réformer notre approche en matière de formation et de recruter ces professionnels essentiels pour assurer des soins médicaux adéquats. Les sacrifier, c’est non seulement toucher à des vies humaines, mais aussi à la dignité des soins que nous, en tant que société, nous engageons à offrir.